Alger, 14 déc 2013 (SPS)- Le président de la République, Mohamed Abdelaziz, a interpellé samedi à Alger les Parlementaires européens, en leur qualité de représentants des peuples européens, en vue de réviser l'accord de pêche avec le Maroc approuvé récemment par le Parlement de l'Union européenne
(UE).
Qualifiant cet accord d'"injuste", le président sahraoui a estimé, lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la 4ème Conférence internationale sur "Le droit des Peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui", qu"'il s'agit également d'une violation du droit international qui frappe de plein fouet les idéaux, les principes et les valeurs qui sont les fondements même de l'UE".
"Nous sommes particulièrement surpris par l'aval octroyé par cette institution à un accord de pêche avec l'Etat qui occupe militairement et illégalement, un pays en instance de décolonisation, par lequel il participe, à notre grand regret, au vol et au pillage des richesses d'un peuple sans défense", a-t-il poursuivi.
M. Abdelaziz a interpellé particulièrement l'Espagne pour être "légalement redevable" envers le peule sahraoui de son droit à l'autodétermination et l'a convié, à ce titre, à jouer un rôle "constructif" et "compatible" avec cette responsabilité qui "lui dicte de trouver une solution juste et démocratique",a-t-il observé.
Il a relevé, dans ce cadre, que la position de l'Espagne est "totalement contradictoire", par l'encouragement, a-t-il expliqué, de cet accord qui "contribue à faire prolonger les souffrances du peuple sahraoui et à priver la région de la stabilité et du développement".
le texte integral du discours prononce par le président RASD- Secrétaire général du Front POLISARIO devant la quatrième Conférence internationale "Le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui 14-15 Décembre 2013 alger "
"Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux
Mesdames et Messieurs,
D'emblée, je tiens à vous remercier d'être venus à cette quatrième édition de la Conférence International d’Algérie : "le droit des peuples à résister, le cas du peuple sahraoui ", et à remercier au nom de tous, le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui , dirigé par M. Haj- Mehrez Amari.
Je tiens également à remercier tous les frères et amis (es) et tous les professeurs et chercheurs venus de tous les continents du monde témoigner de leur solidarité et de leur soutient à une de résistance et une cause juste d'un peuple opprimé.
Mesdames et Messieurs,
La résistance des peuples contre le colonialisme, l'occupation et l'oppression a été et restera un droit légitime et un devoir sacré.
L'Organisation des Nations Unies a reconnu le droit du peuple sahraoui à se défendre et à résister aux occupants colonisateurs, y compris l'usage de la lutte armée, jusqu’à ce qu’il jouisse de l'autodétermination et de l'indépendance.
La lutte héroïque du peuple sahraoui, sous la direction du Front Polisario, qui dure depuis plus de 40 ans, a clairement démontré que la volonté des peuples est inébranlable et ne peut être vaincue, car c’est un choix populaire née de la conviction des Sahraouis, inéluctablement attachés à la création de leur Etat indépendant, la RASD, sur l'ensemble de leur territoire national.
Le peuple sahraoui a mené une expérience exemplaire dans l’édification des fondements d'un Etat indépendant au milieu d'une guerre de la libération féroce et a choisi de construire une société moderne et ouverte, attaché à ses droits, convaincue des valeurs de la démocratie, du respect des libertés, de l'égalité, et de la coexistence entre les cultures, et à accordé aux femmes et aux jeunes la place qui leur échoit dans cette société.
Les méthodes d'oppression et de torture adoptés par le passé, mais aussi de nos jours, poursuivies par l'Etat colonial marocain, n’ont pas réussi à briser la résistance sahraouie. Aussi toute nouvelle tentative coloniale bute sur le rejet catégorique des Sahraouis de l'occupation et achoppe sur la volonté de se sacrifier pour une cause juste et sacrée.
Mesdames et Messieurs,
Les violations des droits de l'homme commises par l'Etat marocain depuis l’invasion du Sahara occidental par son armée le 31 Octobre 1975, sont on ne peut plus claires aujourd’hui, car elles sont documentées, non seulement sur les corps des Sahraouis, mais aussi dans les centaines de rapports des organisations des droits de l'homme, des institutions gouvernementales et autres organisations internationales.
En plus des nombreux témoignages choquants, dont des exemples des territoires occupés seront reflétés dans cette conférence, les terribles charniers de Sahraouis récemment découverts traîtreusement assassiné par les forces marocaines, révèlent non seulement la pratique du génocide par l’occupant, mais confirme aussi le caractère mensonger de sa propagande à ce sujet.
Mesdames et Messieurs,
Ces violations désormais, irréfutables, vécues au quotidien dans les territoires occupés du Sahara Occidental et au sud du Maroc, n'a pas épargné les citoyens européens, dont des membres du Parlement européen.
Nous sommes particulièrement surpris par l’aval octroyé par cette institution à un accord de pêche avec l'Etat qui occupe militairement et illégalement, un pays en instance de décolonisation, par lequel il participe, à notre grand regret, au vol et pillage des richesses d’un peuple sans défense. Un accord pour lequel nous exprimons notre désapprobation.
Nous appelons les parlementaires européens, les représentants des peuples européens, à réexaminer une telle décision injuste, qui viole le droit international et qui frappe de plein fouet les idéaux, les principes et les valeurs, qui sont les fondements même établies par l'Union européenne .
Il convient également de mentionner à l’intention de l'Etat espagnol qu’il demeure encore légalement redevable au peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, et l’invitons à jouer un rôle constructif compatible avec cette responsabilité, qui lui dicte de trouver une juste solution démocratique. Un rôle espagnol, à l’heure actuelle, totalement en contradiction avec l'encouragement d'un tel accord, qui contribue à la prolongation du conflit, aux souffrances du peuple sahraoui et à la privation de la région de la stabilité et du développement.
Mesdames et Messieurs,
Cette stabilité et cette paix dans la région est exposée à un danger réel imminent en raison de la politique expansionniste coloniale de l'État du Maroc, qui ne reconnaît pas les frontières internationales et qui trace des cartes et des limites élastiques en dehors de la loi, attaque les voisins et occupe leur terre pour y faire des ravages et y semer la désolation. Le mur de l'occupation militaire marocaine est perçu aujourd'hui comme étant un crime contre l'humanité puisqu’il divise le Sahara occidental, le pays et le peuple, par un arsenal de guerre terrifiant et destructeur, truffé de millions de mines, y compris les mines antipersonnel interdites internationalement.
L’Etat colonial marocain, en ce vingt et unième siècle, traduit des civils sahraouis, dont militants des droits de l'homme, devant des tribunaux militaires. C’est une occasion d'exiger des mesures internationales urgentes, à tous les niveaux, pour la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines et de faire toute la lumière sur le sort des personnes disparues.
L’Etat colonial marocain est celui là même qui a rejeté les conventions et les engagements qu’il a signés avec la partie sahraouie sous les auspices de l'Organisation des Nations Unies, qui prévoit un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, libre équitable et impartial. L’intention du Maroc de se soustraire au plan de règlement des Nations Unies de 1991, est une tentative à peine voilée de confisquer la volonté du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance.
Ce pays colonisateur est celui là même qui occupe le premier rang mondial dans la production du cannabis selon l'Organisation des Nations Unies. L'afflux de ces toxines dans toutes les directions est devenu une grave menace pour les peuples de la région, menaçant par la destruction, des jeunes et hypothéquant leur avenir. En même temps, ces narcotiques marocains contribuent directement et activement à la formation, l’encouragement et le financement du crime organisé et des groupes terroristes dans la région.
Mesdames et Messieurs,
Nous avons assisté il ya quelques jours à l'enterrement de l'un des symboles de la résistance en Afrique et dans le monde, le grand combattant de la liberté, Nelson Mandela. C'est un moment triste, certes, mais aussi une occasion pour exprimer les sentiments de fierté et de confiance dans l’inéluctabilité de la victoire des peuples opprimés incarnés par ce grand homme.
Nous sommes fiers d’être dans la même tranchée avec Mandela et le peuple d'Afrique du Sud, pour la résistance au colonialisme et à l'oppression.
Nous sommes fiers, car nous sommes avec Mandela et le peuple d'Afrique du Sud et tous les peuples qui luttent pour la liberté et la dignité, mais aussi puisque nous jouissons du grand soutien de l'Algérie qui appuie avec toute la clarté et la rigueur, la décolonisation et le droit des peuples à l'autodétermination, sur la base de la légalité internationale.
C'est une position normale de l'Algérie, le pays d’un million et demi de martyrs, le grand territoire du peuple algérien, celui là même qui a chassé un colonisateur stationné 130 années durant dans le pays. Cette même
Algérie qualifiée à juste titre de "La Mecque des révolutionnaires", qui a abrité avec fierté et confiance, les combattants de la liberté de l'Afrique et du monde. L'Algérie, qui occupe aujourd'hui, par son mérite, une position de leader dans la région et dans le monde, est respecté et honoré pour son rôle dans la protection de la paix et de la stabilité, et son expérience dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. C’est cette même
Algérie, dirigé par le président Abdelaziz Bouteflika, qui fraye le chemin vers l'établissement de la primauté du droit, l'État des institutions et des réformes majeures sur la voie du développement global.
Elle est pour nous et pour tous les peuples du monde une source d'inspiration et de confiance. Nous sommes donc confiants, forts que nous sommes de la révolution algérienne et de la lutte de Nelson Mandela et de tous les peuples qui luttent pour la liberté et l'émancipation, que la victoire est inévitable et irréversible. Aujourd'hui, alors que nous nous préparons à parfaire en 2013, l'année du quarantième anniversaire de la fondation du
Front Polisario et le déclenchement de la lutte armée contre la présence coloniale, nous sommes confiants que la résistance juste et légitime des Sahraouis ne s'arrêtera pas, mais va se poursuivre, va s'accroître, et vaincra.
Aucune alternative n'est un substitut à l'autodétermination et l'Etat sahraoui indépendant est la solution".
Salamou Aleikum
(SPS)
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