Madrid, 16 fev 2019 (SPS) L’eurodéputé du groupe des Verts/Alliance libre européenne, Florent Marcellesi a lancé un appel en direction des organisations agricoles et associations de défense de consommateurs espagnoles pour se mobiliser contre les accords commerciaux illégaux Maroc-UE incluant les territoires sahraouis, les invitant à ne pas contribuer à l’occupation du Sahara occidental par le Royaume marocain et aux atteintes des droits de l’Homme.
S’exprimant après le vote du Parlement européen de l’accord illégal de pêche Maroc-UE, l’eurodéputé d'origine française installé en Espagne a lancé un appel à l’intention des organisations agricoles et associations de défense de consommateurs en Espagne les invitant à boycotter tous les produits agricoles portant l’étiquetage marocain afin de ne pas contribuer à l’occupation du Sahara occidental et aux atteintes des droits de l’Homme, ainsi qu’au droit international.
"Les tomates et autres produits agricoles du pillage qui inondent nos supermarchés constituent une concurrence déloyale contre la production locale qui respecte les règles du droit et les droits de l'Homme", a mentionné M. Marcellesi dans cet appel relié par des médias espagnols.
Affirmant que "les relations avec le Maroc sont stratégiques pour l'Espagne et pour l'Union européenne", il a souligné que celles-ci "ne peuvent être cependant sacrifiées à aucun prix au détriment du respect de l’Etat de droit et du droit international".
Notant que la visite du roi d’Espagne, Felipe VI, au Maroc avait coïncidé avec le vote au Parlement européen de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, élargi illégalement aux territoires sahraouis occupés, l’eurodéputé a rappelé, dans ce contexte, que le Traité de l’Union européenne stipulait dans ses articles que "l’action extérieure de l’UE doit être guidée par le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies".
"Une majorité de députés européens, y compris ceux du Parti populaire (PP) et du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ont décidé que les intérêts économiques et diplomatiques pesaient davantage dans la balance que le droit international et le droit européen", a-t-il déploré.
Florent Marcellesi a dénoncé, en outre, l’attitude des partis européens traditionnels et leurs représentants au Parlement devant "les avertissements des organisations internationales comme ceux de Human Rights Watch alertant sur l'exploitation illégale des ressources du Sahara occidental par le Maroc et de Freedom House qui avait souligné dans son récent rapport que le Sahara occidental occupé reste l’un des territoires ayant le moins de liberté dans le monde".
Déçu par les atteintes au droit international et européen par les instances de l’UE, l’eurodéputé des Verts a soutenu, dans le même ordre d’idées, que les accords de pêche et commerciaux Maroc-UE approuvés par le Parlement européen, sont "les symptômes d'une profonde hypocrisie institutionnelle".
Evoquant une politique de "géométrie variable", il a considéré que "l'UE devient de facto complice de l'occupation marocaine du Sahara occidental", sapant, a-t-il aussi signalé, "les efforts des Nations unies pour négocier une solution juste, durable et respectueuse du droit international pour le Sahara occidental".
Le Parlement européen avait approuvé les accords de pêches et commerciaux dans les territoires sahraouies sans "la moindre sécurité juridique", a-t-il également relevé, tout en soutenant que ce vote a transformé "les consommateurs européens en otage et complices de l'occupation illégale du Sahara occidental".
"La Commission européenne elle-même a reconnu qu’elle ne serait pas en mesure de différencier les produits marocains de ceux du Sahara occidental, car l’étiquetage portera comme le lieu d’origine uniquement -Maroc-", a-t-il fait savoir.
Appelant à la conscience de "la grande majorité des consommateurs espagnols, pour éviter les produits étiquetés "Maroc", Florent Marcelleci a estimé que "la façon de consommer est aussi un outil utile pour changer le monde".
"Aujourd'hui, plus que jamais, nous ne devons pas être complices de politiques cyniques et sans scrupules. Faisons partie de la solution", a-t-il encore plaidé. (SPS)
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