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La RASD a le droit de demander l'intervention militaire de l'UA si le Maroc refuse la solution pacifique

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Alger, 05 fév 2018 (SPS) Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré, lundi à Alger, que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a le droit, conformément aux dispositions de l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), de demander l'intervention militaire de l'UA dans le cas où le Maroc refuse la solution pacifique au conflit du Sahara occidental.
"La RASD en tant que pays membre de l’UA, peut et elle a bien le droit de demander l'intervention militaire de l'UA au cas où le Maroc refuse la solution pacifique au conflit du Sahara occidental et dans le cas où il rejette les négociations directes, formule envisagée par l'Envoyé personnel des Nations-Unies, Horst Kohler", a affirmé M. Ould Salek lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de l'ambassade de la RASD à Alger.
Dans tel cas, a expliqué le ministre, "l'UA va considérer que le Maroc refuse la solution au conflit opposant les deux pays membres par la voie pacifique.
Certainement la RASD, l'UA, les Nations-Unies et d'autres pays tireront les conclusions nécessaires".
"Aux termes des dispositions de l'Acte constitutif qui octroie aux Etats membres de l'organisation panafricaine de demander l'intervention militaire pour libérer tout pays agressé, pour libérer son territoire, Chacun va tirer à son niveau les conclusions qui s'imposent", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie sahraouie a, en outre, rappelé que "le Maroc avait signé avec le Front Polisario en 1991 le plan de règlement du conflit en négociant directement avec le représentant légitime du peuple sahraoui, sous les auspices de l'ancien Envoyé personnel de l'ONU au Sahara occidental,  James Baker, et de tous les Envoyés personnels, mais "le fait de faire machine arrière discrédite le Maroc".
S'exprimant à l'occasion sur les dernières discussions indirectes initiées récemment par l'Envoyé personnel des Nations-Unies au Sahara occidental, Horst Kohler, à Berlin, et auxquelles ont été invitées les deux parties au conflit (le Front Polisario/Maroc) et les pays voisins (l'Algérie et la Mauritanie), le ministre sahraoui a indiqué que ces contacts séparés entrent dans le cadre d'une nouvelle phase de la mission de Kohler qui constitue "un premier pas en vue de préparer justement la deuxième étape qui consiste à enclencher des négociations directes".
Ould Salek a rappelé, en outre, que M. Kohler avait, dans ce sens, tenus des rencontres avec d'autres acteurs importants notamment à l'occasion de sa visite à Addis Abeba (Ethiopie), où il a rencontré le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, et sa visite à Kigali (Rwanda) où il a rencontré Paul Kagamé, le nouveau président en exercice de l'UA.
La visite qu'effectue à partir de lundi une délégation de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples en République arabe démocratique sahraouie (RASD), dénote, a dit le ministre, "l'importance de la place qu'occupe la RASD au sein de l'UA et la volonté de la Cour d'imposer aux pays membres le respect des droits de l'homme".
L'objectif de cette visite de deux jours était, a indiqué M. Ould Salek, de "sensibiliser les pays africains quant au travail que fait la Cour au niveau africain", et comme vous le savez: "de larges territoires sahraouis sont toujours sous l'occupation marocaine où le peuple sahraoui qui manifeste contre l'occupation, fait face à une répression et à de graves dépassements".
Le ministre s'exprimait quelques jours après la tenue du 30e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, qui a appelé les deux Etats membres de l'organisation, la République sahraouie et le royaume du Maroc, à s'engager dans des pourparlers directs en vue de l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental pour mettre un terme au conflit.
Cette décision adoptée par les dirigeants africains, "la nouveauté du Sommet de l'UA de l'année", a estimé le ministre, "reflète l'échec des tentatives du Maroc, une année après son adhésion à l'UA, de porter atteinte à la RASD au niveau africain".
Ould Salek a, dans ce sillage, mis l'UA et l'ONU devant leurs responsabilités, leur demandant de "prendre des mesures appropriées pour amener le Maroc à se conformer aux décisions de la communauté internationale visant à mettre fin, de manière pacifique, à l'occupation des territoires sahraouis".
Par ailleurs, M. Ould Salek a réitéré "la volonté de la RASD d'entamer des négociations directes avec le Maroc pour mettre fin à l'occupation et permettre au peuple sahraoui de jouir de son droit inaliénable à la liberté et à l'indépendance à travers un référendum d'autodétermination juste, libre et équitable, à travers lequel seul le peuple sahraoui sera consulté".
Le diplomate sahraoui a, à ce titre, souligné que "la partie sahraouie n'acceptera en aucun cas la participation de Marocains au référendum d'autodétermination", indiquant que la Commission d'identification de la MINURSO avait identifié qui doit voter sur la base des listes de la population sahraouie établies par l'Espagne de 1974, en collaboration avec les anciens des tribus sahraouies".
Il a, dans ce contexte, dénoncé les tentatives de l'occupant marocain visant à "modifier la composition démographique du peuple sahraoui" et procéder, par la même, à une fraude dans le cadre de cette consultation  populaire référendaire. (SPS)
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