Alger, 17 nov 2020 (SPS) L'ancien diplomate algérien, Abdelaziz Rahabi, a insisté mardi sur la responsabilité du Conseil de sécurité dans l'évolution de la situation dans la région après l'agression militaire marocaine contre des civils sahraouis à El Guerguerat, soulignant que le Conseil "est pris en otage" et les Sahraouis ont le sentiment d’avoir été floués par les promesses non tenues.
Dans une interview accordée au journal El Watan, M. Rahabi a indiqué que "le Conseil de sécurité est pris en otage par la France et à degré moindre par les Etats-Unis" qui n’envisagent pas d’autre solution au conflit, que "l’autorité du Maroc sur le Sahara occidental et craignent l’issue d’un referendum d’autodétermination".
A ce propos, il a noté que "les Sahraouis ont le sentiment d’avoir été floués par les promesses non tenues du Conseil de sécurité depuis 1991 et ont toutes les raisons de ne pas lui accorder davantage de crédit".
Il a ajouté que cette escalade était "prévisible en raison de la paralysie du processus politique, de promesses non tenues et d’un statu quo dont la première victime est le peuple sahraoui réduit à un exil forcé depuis 45 ans".
M. Rahabi a exprimé son regret quant à la violation "des dispositions majeures de l’Accord de cessez le feu de 1991 qui n’a connu aucun début de réalisation et la Minurso est réduite aujourd’hui à un rôle de police des routes".
Concernant le rôle que pourra jouer la Minurso dans la situation actuelle, M. Rahabi a reconnu que son mandat originel était de "veiller au respect du cessez-le-feu de septembre 1991 et de recenser les populations sahraouis dans la perspective d’un referendum", affirmant qu'en raison de multiples violations des droits de l'Homme au Sahara occidental, des appels ont été lancés pour l’élargissement de son mandat aux questions des droits de l'Homme.
Evoquant la Ligue des Etats arabes, M. Rahabi a souligné que la Ligue en tant qu’organisation "n’a pas accordé beaucoup d’intérêt à cette question et c’est tant mieux pour la cause sahraouie", a-t-il ajouté.
La Ligue arabe a "du mal à se réformer comme l'a fait l’Union Africaine et donne l’image d’un syndicat de chefs d’Etat sans aucune influence sur les questions de règlement des conflits ou de maintien de la paix dans le monde", a-t-il relevé.
M. Rahabi a considéré le soutien de plusieurs pays de la Ligue arabe au Maroc, comme "une alliance stratégique notamment pour les pays du golf et ce sont ces mêmes pays qui financent son effort de guerre". (SPS)
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