Alger, 25 mai 2016 (SPS) Mohamed Lamine Ahmed, membre du secrétariat national du Front Polisario, a affirmé mardi à Alger, que le peuple sahraoui attendait le retour de la MINURSO dans la région pour assumer la mission qui lui incombait à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination, ajoutant que le peuple sahraoui était disposé à arracher son droit spolié même 25 ans après la cessation de la lutte armée.
"La direction et le peuple sahraouis n'attendent pas seulement le retour de la MINURSO mais espèrent que celle-ci assume sa mission fondamentale qui consiste en l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental", a indiqué M. Lamine Ahmed lors du Forum de la mémoire organisé par l'association "Mechaal Echahid" sous le slogan de "Sahara Occidental, dernière colonie d'Afrique" à l'occasion de la célébration, le 25 mai, de la Journée de l'Afrique et le 43e anniversaire du déclenchement de la lutte armée de ce peuple.
Il a rappelé que le peuple sahraoui était "profondément déçu" car ayant perdu confiance en l'Organisation des Nations unies (ONU) qu'il considère désormais comme étant une "machine pour maintenir l'occupation".
"La guerre bat son plein" sur les fronts politique et diplomatique bien que la lutte armée a cessé depuis 25 ans, a-t-il précisé avant de souligner la disposition totale du peuple sahraoui qui est dans l'expectative de la décision de l'ONU liée au retour de la MINURSO.
"Si les prochains mois n'apportent pas de nouveau, un autre langage s'imposera alors", a-t-il poursuivi avant de dire que "le Front Polisario et le peuple sahraoui ne représentaient pas une menace de guerre mais tentaient simplement de recouvrer leurs droits même par la force s'il le fallait.
M. Lamine Ahmed a estimé toutefois, impératif de rester vigilant pour faire face à toute éventualité, relevant que "si une guerre venait à éclater, cela aurait un impact négatif sur l'ensemble de la région".
Il a rappelé que depuis sa création en 1973, le Front Polisario a permis au peuple sahraoui de recouvrer "dignité et respect" après avoir vécu dans l'isolement et l'ignorance du fait des situations sociale, politique et internationale qui prévalaient à l'époque.
"Le peuple sahraoui ressent une terrible frustration en raison de son droit spolié par un occupant dont les méthodes et pratiques ne diffèrent nullement de celles de l'occupant israélien à l'encontre du peuple palestinien", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"outre les assassinats, les interpellations et la torture, il s'adonne aujourd'hui à une nouvelle forme de destruction à savoir l'aliénation intellectuelle".
D'autre part, l'ancien chef du gouvernement de la RASD, a imputé la cessation de la lutte du Front Polisario à la confiance placée dans les "promesses non tenues" des organisations onusiennes, appelant la nouvelle génération sahraouie à réfléchir "judicieusement" afin de résister à l'occupant marocain et de recouvrer ses droits.
Il a rappelé à ce propos, "le soutien inconditionnel de l'Algérie à la lutte sahraouie", rassurant que "le peuple sahraoui ne s'était jamais senti étranger en Algérie même si le combat a perduré".
Il a souligné également le "rôle pivot" de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dans le soutien du combat du peuple sahraoui visant à faire résonner son écho au sein des organisations et institutions internationales, relevant qu'après l'adhésion de la RASD en 1981 à l'organisation, l'occupant marocain a accepté l'idée d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental malgré ses multiples manoeuvres pour empêcher cela.
De son côté, le président du collectif des journalistes algériens solidaires avec la cause sahraouie qui a contribué à l'organisation de la rencontre, Mustapha Ait Mouhoub, a déclaré que les deux derniers mois étaient décisifs au plan diplomatique et ont réalisé des succès depuis la décision du tribunal européen à celle des Nations unies et du Conseil de sécurité portant retour de la MINURSO.
Il a appelé les journalistes à suivre la logique procédurale dans le traitement de la cause du peuple sahraoui, ajoutant que le collectif poursuivra son appui pour faire entendre la voix de la justice et permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), El Hadj Alioui, a fait remarquer que si l'action diplomatique qui a duré 25 années n'a pas donné ses fruits, l'on s'attend alors à une révolte du peuple sahraoui".
Il est important au peuple sahraoui de jouir de son droit à l'autodétermination, a-t-il renchéri avant d'appeler à l'organisation d'une semaine d'information pour faire connaitre davantage la cause sahraouie au plan international.(SPS)
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