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UE-Maroc/Ressources sahraouies: la Commission européenne ne fait qu'encourager l'occupation marocaine

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Bruxelles, 22 juil 2018 (SPS) Le ministre Délégué pour l'Europe,  Mohamed Sidati, a affirmé dimanche que la Commission européenne qui s'est entendu avec le Maroc sur un texte d’accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara occidental "ne fait qu’encourager l’occupation marocaine du territoire sahraoui", soutenant que cette attitude met en jeu la crédibilité de l'Union européenne (UE).
"Le Maroc vole les ressources du peuple sahraoui, qui vit en grande partie en exil dans la pauvreté, privé de sa terre et de sa mer. Et la Commission européenne se rend complice de ce vol", a souligné M. Sidati dans une déclaration à l'APS, après que la Commission européenne et le Maroc se sont entendus le 20 juillet sur un texte d’accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara occidental, violant ainsi l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 27 février 2018.
Bien plus, ajoute le diplomate sahraoui, membre du Secrétariat national du Front Polisario, "en négociant avec le Maroc pour ce qui touche au Sahara occidental, la Commission, qui affirme respecter le processus de paix conduit par l’ONU et ne pas vouloir influer sur lui, ne fait qu’encourager l’occupation marocaine du territoire : elle empêche précisément que le processus porté par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, d'aboutir".
"C’est la crédibilité de l’UE qui est ici en jeu", a soutenu M. Sidati, affirmant à ce propos  qu'"il faut que les Etats membres de l’Union et les députés de son Parlement le sachent, et non seulement n’entérinent pas ce projet d’accord indigne, mais appellent l’Union à discuter avec le seul représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario, pour ce qui concerne ses ressources".
"Quand on sait que les prises des bateaux européens dans les eaux sahraouies représentaient ces dernières années plus de 91 % du total des prises européennes négociées avec le Maroc "moins de 9 % d’entre elles étant effectuées dans les eaux authentiquement marocaines" , on ne peut que s’indigner d’entendre le ministre espagnol de l’Agriculture et de la Pêche espérer que bien vite les bateaux espagnols pourront de nouveau pêcher dans les eaux marocaines !", a encore relevé le ministre sahraoui.
Dès lors, insiste M. Sidati, "quand on entend la Commission européenne célébrer les améliorations apportées au texte de l’accord de pêche afin de maximiser les bénéfices pour les populations locales des zones concernées, en respectant les principes de gestion durable et équitable des ressources halieutiques, on ne peut y voir que mensonge et hypocrisie".
Il a tenu à rappeler que "le Sahara occidental n’appartient pas au Maroc, ni les eaux y adjacentes qui font partie de sa zone économique exclusive".
 "La Cour de justice l’a redit très clairement. Et le Maroc n’est pas non plus la puissance administrante du Sahara occidental, car il ne remplit aucun mandat dans ce sens auprès de l’ONU", a encore ajouté le ministre sahraoui, affirmant qu'"en revanche, le Maroc occupe militairement le territoire sahraoui à l’ouest d’un mur qu’il a dressé, cerné de mines anti-personnel, qui sépare violemment le peuple sahraoui dont toute une partie a dû se réfugier plus à l’est, en Algérie. Ce que l’UE, procédant à son opération de brigandage, ne peut ignorer".
Il y a lieu de rappeler que trois parlementaires européens avaient déjà saisi mercredi dernier, dans une lettre ayant le caractère "urgent", les plus hautes autorités de l'UE dénonçant "une grave violation de la législation de l'UE, de la jurisprudence de la CJUE et du droit public international, s'agissant du commerce de produits et biens originaires du Sahara occidental.
Les trois eurodéputés, Barbara Lochbihler, Helga Trüpel et Bodil Valero, avaient souligné "que toute importation dans l'UE à partir des territoires sahraouis occupés n'a actuellement aucune base légale dans le cadre des accords bilatéraux UE-Maroc". (SPS)
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