Bir Lahlou, 31 oct 2020 (SPS) Le front Polisario a affirmé vendredi soir n'avoir d'autres choix, suite à la prorogation par le Conseil de sécurité du mandat de la Minurso, que d'"intensifier le combat libérateur national et le recours à tous les moyens légitimes pour permettre au peuple colonisé de recouvrer son droit à l'autodétermination".
Le front Polisario a déploré, dans un communiqué, l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2548 (2020), portant prorogation pour une durée d’un an du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), estimant qu'elle "ne contient pas de mesures concrètes permettant à la Minurso de mener à bien la mission pour laquelle elle a été créée en 1991, à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui".
En approuvant une nouvelle résolution qui manque de mesures pratiques pour faire avancer le processus de paix et permettre à la Minurso d'accomplir pleinement son mandat, le Conseil de sécurité a opté encore une fois pour l'atermoiement malgré les dernières tensions survenues au Sahara Occidental, a ajouté la même source.
Les manifestations pacifiques et spontanées qui se déroulent à travers l'ensemble du Territoire, dont la protestation pacifique qui survient actuellement face à la brèche illégale marocaine à El-Guerguerat, sont autant de preuves démontrant que la patience du peuple sahraoui commence à être sérieusement entamée devant l'atermoiement et l'inaction de l'ONU en vue de permettre à la Minurso de mener à bien la mission pour laquelle elle a été créée depuis trois décennies déjà, précise le communiqué.
L'absence de mesures obligeant l'Etat occupant à mettre fin à sa colonisation illégale des territoires sahraouis "ne laisse aux Sahraouis d'autre choix que d'intensifier la lutte de libération nationale et de recourir à tous les moyens légitimes pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance".
Le front Polisario a refusé, ainsi, de participer à tout processus en dehors du mandat conféré à la Minurso par le Conseil de sécurité dans sa résolution 690 (1991) du 29 avril 1991, qui constitue toujours la base du cessez-le-feu et des accords militaires inhérents.
Le Front Polisario a imputé à l’Etat colonisateur "la pleine responsabilité de ce qui pourrait découler de ses agissements dangereux comme conséquences graves sur la paix et la sécurité à travers toute la région".
Le Secrétariat général de l’ONU ainsi que le Conseil de sécurité doivent être conscients que "leur inertie contribue à la dégradation de la situation, y compris les violations incessantes des droits de l’Homme auxquelles est confronté notre peuple, au maintien de la brèche marocaine illégale dans la région de Guerguerat, outre les violations incessantes par l’Etat colonisateur et autres pays du statut juridique du Sahara occidental, en tant que territoire non autonome soumis à la décolonisation", a souligné le Front Polisario.
Les membres du conseil ont voté, vendredi, la décision 2548 (2020) avec 13 voix pour, aucune voix contre avec abstention du vote de la Russie et de l’Afrique du sud, une position considérée dans le communiqué comme étant "un message fort à ceux qui veulent sortir des bases convenues, pour tenter de maintenir le statu quo".
Le Front Polisario note avec satisfaction les positions des Etats membres du Conseil de sécurité qui ont réitéré leur respect des principes fondamentaux sur lesquels repose le mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) et insiste sur l’impératif d’aller de l’avant dans le processus de paix.
A cet effet, le Front Polisario affirme que l’actuel cessez-le-feu est une partie intégrante d’un accord complémentaire qui consiste en un plan de règlement ONU-Afrique accepté officiellement par les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, et approuvé par le Conseil de sécurité dans ses décisions pertinentes.
Le cessez-le-feu n’est, donc, pas une disposition distincte du plan de règlement ou une fin en soi, mais plutôt un moyen pour instaurer les conditions de sécurité nécessaires au déroulement d’un référendum libre et équitable pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. (SPS)
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