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Plusieurs pétitionnaires plaident à l’ONU en faveur de l’indépendance du Sahara occidental

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New York, 06 oct 2011 (SPS) Les pétitionnaires de plusieurs pays à travers le monde ont plaidé mercredi à l’ONU en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, en appuyant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination par la tenue d’un référendum.

Intervenant devant la 4eme Commission de l’ONU chargée de la décolonisation, les pétitionnaires ont également souhaité que le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit élargi à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.

Dans son intervention, le sénateur honoraire belge, M. Joseph Dubie, a déploré que ''le referendum d’autodétermination, qui est une solution basée sur le principe de droit international de l’autodétermination des peuples colonisés et sur le refus de toute acquisition territoriale par la force, soit systématiquement saboté par la partie marocaine qui refuse, entre autres, que le choix de l’indépendance soit l’une des options du referendum''.

Pour M. Dubie, qui était correspondant de guerre de la télévision belge, ''on ne peut pas laisser pourrir ce dossier avec tous les dangers que cela représente, et il faut, donc, en revenir au respect du droit et de la légalité internationale''.

Le peuple sahraoui ''doit pouvoir décider souverainement de son sort, y compris, si c’est son choix démocratique, avoir le droit à l’indépendance du Sahara occidental'', a-t-il poursuivi.

Dans ce sens, il s’est interrogé que ''si les autorités marocaines sont si sûres, comme elles l’affirment, de l’adhésion des populations autochtones sahraouies au maintien dans le giron du Maroc, pourquoi refusent-elles et sabotent-elles ce referendum d’autodétermination?''.

En fait, il s’agit, plutôt, pour les autorités marocaines de ''continuer à importer massivement des colons au Sahara pour en modifier la composition démographique à l’instar de la politique de colonisation juive en Cisjordanie'', a-t-il dénoncé devant la commission de l’ONU.

Pour sa part, la députée belge, Mme Eva Brems, a défendu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, déplorant que ce peuple n’ait pu avoir le référendum que la communauté internationale lui avait promis.

Au lieu d’un referendum, le peuple sahraoui ''a eu droit à la torture, aux sévices et à la violation des droits collectifs à l’autodétermination'', s’est-elle écriée, en fustigeant l’attitude de l’Union européenne sur cette question.

''L’Union européenne va-t-elle rester silencieuse à l’égard du Maroc? Si le Soudan du Sud a eu droit à son référendum, pourquoi les Sahraouis se le verraient-ils refuser?'', s’est-elle demandée, estimant que la situation actuelle ne pouvait durer, compte tenu des changements déjà intervenus en Tunisie ou en Libye.

Présent également à ce débat, le représentant de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, M. José Revert Calabuig, a réaffirmé ''l'illégalité de la présence du Maroc au Sahara occidental'', tout en dénonçant ''les violations des droits de la population sahraouie, l’introduction de colons sur le territoire pour en changer le caractère démographique et les agressions contre la population sahraouie''.

''Le Maroc accapare les ressources naturelles du Sahara occidental sans que les bénéfices ne reviennent à la population locale'', a-t-il encore observé.

De son côté, un ancien parlementaire italien, M. Ugo Mazza, a estimé que ''la police marocaine se comportait au Sahara occidental comme la police italienne pendant la période fasciste''.

M. Mazza a soutenu que ''seul un référendum pourra déterminer à qui appartient ce territoire'', ajoutant ''qu’il serait grave pour les Nations Unies de suivre la politique du deux poids, deux mesures'' au Maghreb.

Pour sa part, M. Alvaro Longoria, réalisateur de cinéma, a mis en exergue la nécessité de la surveillance des droits de l’homme par l’ONU, en appelant cette dernière à intervenir plus efficacement pour résoudre le problème du Sahara occidental. ''Le Maroc n’a pas autorité sur les territoires sahraouis occupés'', a-t-il soutenu.

Quant au secrétaire de la fédération des institutions solidaires avec le peuple sahraoui, M. Antonio Lopez Ortiz, il a pointé du doigt les actions commises par le régime marocain contre le peuple sahraoui, tout en souhaitant que le mandat de la MINURSO soit étendu à la surveillance des droits de l’homme.

Relevant que ''le Maroc n’a aucunement l’intention de respecter la tenue d’un référendum au Sahara occidental'', il a estimé que l’Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross, ''a besoin de tout l’appui de l’ONU''.

''Les Nations Unies sont la seule instance en mesure de faire respecter le droit international et assurer au peuple sahraoui un référendum garantissant la démocratie'', a-t-il ajouté.

Présent au débat des pétitionnaires de la commission de décolonisation, l’ex. président du gouvernement basque, M. Juan José Ibarretxe Markuartu, a observé que pour la question du Sahara occidental, ''les résolutions des Nations Unies n’ont pas été respectées, et ni le Maroc, ni l’ONU ne peuvent savoir ce que le peuple sahraoui pense, puisque personne ne le lui a demandé''.

Selon lui, ''le Maroc souhaite que la situation reste telle quelle'', ajoutant que le référendum doit se tenir comme promis il y a 20 ans et que cela y va de la ''crédibilité'' des Nations Unies. (SPS)

020/090/700 061045 OCT 011 SPS