Nations Unies (New York), 18 oct 2011 (SPS) Le Front Polisario a saisi les Représentants permanents des Etats auprès de l'Onu sur "l’incongruité" de la candidature présentée par le Maroc visant à occuper un des sièges des membres non permanents du Conseil de sécurité.
La prochaine élection de cinq membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2012-2013 est prévue pour vendredi prochain, dans laquelle deux sièges doivent être attribués à des pays africains en remplacement du Nigeria et du Gabon dont le mandat est arrivé à expiration.
Dans une lettre adressée aux ambassadeurs des Etats auprès des Nations Unies, le représentant du Front Polisario à l’ONU, M. Boukhari Ahmed, a souligné qu’en se présentant comme l'un des candidats africains au Conseil de sécurité, "le Maroc défie la décision prise unanimement par le sommet des chefs d’Etat de l'Union africaine, en juin dernier à Malabo (Guinée équatoriale), qui a endossé les candidatures de la Mauritanie et du Togo" pour les deux postes vacants réservés aux pays africains au sein de cet organe de décision de l’ONU.
Qui plus est, a argumenté M. Boukhari, " le Maroc ne fait plus partie de l'Union africaine depuis 1984, et il ne serait donc pas judicieux de récompenser cette obstination dont fait montre ce pays à l’encontre des décisions de l'UA".
D’autant plus, a-t-il encore soutenu,"le Front Polisario et le Maroc sont les deux parties au conflit du Sahara occidental, qui est à l'ordre du jour du Conseil de sécurité".
En outre, a fortement insisté le représentant du Front Polisario, les résolutions 3437 et 3519 de l’Assemblée générale de l’ONU ont reconnu que "le Maroc occupe illégalement le Sahara occidental" où il a engagé "une politique de violation des droits de l’homme attestée par des organisations internationales crédibles".
"Malgré les efforts passés et actuels des Nations unies pour obtenir un véritable processus d'autodétermination pour le Sahara occidental, aucun résultat significatif n’a encore été atteint en raison des obstructions de ces efforts opérées par le Maroc", a-t-il regretté.
Sur la base de l’ensemble de ces faits, le Front Polisario estime qu'il serait "injuste et profondément préjudiciable pour la crédibilité du Conseil de sécurité qu’un déséquilibre soit généré en raison de la présence d’une des deux parties (au conflit) au sein du Conseil, notamment dans des moments d'impasse et d'incertitude face au processus de paix de l'ONU".
Dans ce sens, M. Boukhari a exprimé son espoir que tous les Etats membres des Nations Unies "examinent avec précaution les répercussions d'un tel scénario sur les perspectives de la réalisation d’un règlement pacifique au Sahara occidental, ainsi que sur la paix et la sécurité dans la région du Maghreb dans son ensemble".
Il est à souligner que la 4ème Commission de l’ONU chargée de la décolonisation a adopté récemment une résolution qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Cette résolution a noté clairement qu’elle appuyait le processus de négociation soutenu par les résolutions du Conseil de sécurité "en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental".
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont 5 membres permanents (Chine, Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni) et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans. (SPS)
020/090/700 181000 OCT 011 SPS