Tindouf (Algérie), 28 oct (SPS) Le Président de la République sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a déclaré dans une interview à Efe, qu’ils ne peuvent pas encore confirmer la responsabilité de l'enlèvement de deux humanitaires espagnols et une italienne, attribué à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
"Al Qaïda n'est pas dans les camps de réfugiés. Le Front Polisario n'a pas encore de toutes les informations pour vraiment dire que l'acte a été réalisée par Al-Qaïda", affirme le président de la RASD, qui doit composer avec le nouveau défi du terrorisme, cité par EFE.
M. Abdelaziz précise que la seule certitude est que "en provenance du nord du Mali, deux véhicules tous terrains, l'un d'eux est resté à une distance d'environ 70 km des camps sahraouis et l'autre est rentré dans cette zone (Rabuni capitale administrative des camps) et ont réussi à prendre trois victimes ", ajoute la même source.
Dans la nuit du 22 Octobre, Ainhoa Fernández Rincón, l'Association des Amis du peuple sahraoui de l'Estrémadure, et Gonyalons Enric, de l’ONG Mundobat et Urru Rosella italienne de CISP, ont été enlevés par un groupe d'hommes armés habillée en tenues militaire, ont déclaré à Efe leurs propres compagnos sur le terrain.
Un groupe de dix terroristes, selon les témoignages recueillis par Efe, ont participé à l'enlèvement, à laquelle plusieurs d'entre eux avec une connaissance précise de l'endroit où étaient hébergés les travailleurs humanitaires dans les camps sahraouis, ont accédé au lieu où ils reposent, après avoir attaché deux gardes, précise l’agence.
Pour le leader sahraoui, "ce fait n’a pas pu démontrer ou permettre de diagnostiquer et d'identifier les terroristes qui ont perpétré cet acte. Les spéculations peuvent désigner Al-Qaïda, mais nous ne pouvons pas et nous ne sommes en conditions de le confirmer ", ajoute EFE.
A la question de savoir si ces événements impliquent l'ouverture d'un nouveau front de lutte pour le Front Polisario, M. Abdelaziz admet qu'il s'agit d'une "nouvelle méthode de terrorisme."
Toutefois, a-t-il souligné, "ce n’est pas une production locale et ce nouveau type d'actions terroristes viennent du Mali, un pays avec lequel nous n’avons quasiment pas de frontière. En passant par la Mauritanie ils sont venus ici."
"Par conséquent, a-t-il souligné, ce n’est pas une création locale. Ça vient de loin, c'est pour nous un élément nouveau, parce que c’est pour la première fois que quelque chose de ce genre se produit", rappelle le président sahraoui, qui a déploré la recommandation du Gouvernement espagnol de ne pas voyager vers les camps de réfugiés.
Des milliers d'Espagnols, de pays européens et d'autres pays, visitent chaque année les cinq camps sahraouis situés à la frontière algérienne y menant de nombreuses activités de solidarité, culturelles, sportives et même des relations personnelles de nombreuses familles qui accueillent des enfants sahraouis chaque été.
Devant ces recommandations du Gouvernement espagnol, il a insisté sur le fait que "tous les pays qui soutiennent le principe de la liberté et le respect des droits de l'homme doivent soutenir, aujourd’hui plus que jamais, le peuple sahraoui".
Réitérant sa condamnation de l'enlèvement et transmettant son inquiétude et sa solidarité avec les familles des otages, il avertira que ces enlèvements "nous affectent tous et ne doivent pas décourager les gens à venir ici, tout, tout le contraire".
A son avis, l'enlèvement de travailleurs humanitaires est aussi dirigé contre "le peuple du Sahara occidental et le Front Polisario".
Sur les réactions du Gouvernement marocain, M. Abdelaziz dira: "Nous considérons avec préoccupation les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères".
"Nous avons senti comment ce ministre est satisfait de cet acte et de cette tragédie humaine. Il est heureux pour la tragédie de ces innocents, nous condamnons cela", explique le Président sahraoui.
Pour lui, "les mots du ministre marocain des Affaires étrangères ôtent le doute et nous amènent à croire qu'il est possible que le gouvernement marocain est le promoteur de tous ces types d'actions contre le peuple sahraoui".
Et il estime que "si cela n’a pas été par le passé, au moins il pense le faire à l'avenir. Nous condamnons la vision marocaine."
Abdelaziz affirme catégoriquement que "le terrorisme doit être condamné par nous tous, mais surtout le terrorisme qui vise des personnes innocentes, il doit être condamné par tout le monde".
L'initiative espagnole demandant de l'ONU une évaluation de la sécurité dans les camp suppose la prochaine visite d'une délégation du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et de membres de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) accrédités dans le territoire.
"Nous aurons la possibilité de leur dire qu’ils doivent condamner ces actes et non seulement cela, ils doivent également soutenir, équiper et aider le peuple sahraoui pour qu’il puisse lutter contre ce terrorisme", souligne M. Abdelaziz, qui a profité de l'occasion pour réclamer la liberté de son peuple, a ajouté EFE .
Après l'entrée en vigueur le 6 Septembre 1991 du cessez-le-feu et du plan de paix de l'ONU, il était convenu d’organiser un référendum sur l'autodétermination qui n'a pas été tenue durant ces vingt ans, passées dans des accusations mutuelles, rappelle EFE.
"Nous allons appeler à mener des actions qui facilitent la liberté du peuple du Sahara occidental, que le gouvernement marocain mettes fin au terrorisme qu’il est en train de pratiquer contre nos citoyens dans les zones occupées", a déclaré M. Abdelaziz, qui reproche à la ministre espagnol des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez, de demander seulement une évaluation de la sécurité dans les camps.
Selon lui, "il aurait été plus positive et réussie qu'elle eut demandé à l'ONU d'ouvrir une enquête sur les événements de Gdeim Izik (le camp de la dignité démonté il ya un an à El Aaiun par le Maroc) et les derniers événements de Dakhla (où il y avait des affrontements avec plusieurs morts, il ya quelques semaines), conclut l’agence de presse officielle espagnole.
010/090/666 281839 oct 2011 SPS