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Manifestation à Paris pour la libération des prisonniers politiques sahraouis (groupe Gdeim Izik)

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Paris, 23 jan 2017 (SPS)  Plusieurs dizaines de Sahraouis, soutenus par des représentants du mouvement associatif français, ont organisé lundi après-midi un rassemblement à Trocadéro (Paris) suivi d’un autre devant l’ambassade du Maroc, située à quelques centaines de mètres.
Au cours de ce rassemblement, les manifestants ont exigé la libération “immédiate” et “sans condition” des prisonniers politiques sahraouis, dont le procès se tient à Rabat, ainsi que “l'arrêt de la répression” dans les territoires sahraouis occupés.
Le 8 novembre 2010, rappelle-t-on, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20 000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité).
Sur plainte de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), le Comité des Nations unies contre la torture a condamné le Maroc, le 12 décembre dernier, pour “actes de torture” envers le militant des droits de l’homme sahraoui Naâma Asfari, un des détenus.
Malgré l'annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l'affaire devant un tribunal civil, les prisonniers sahraouis, détenus depuis plus de six ans, ont été maintenus en prison.
Le rassemblement de Paris se veut également une mobilisation pour “briser le silence des principaux médias et contraindre le gouvernement français à changer de politique et à ne plus soutenir le pouvoir marocain”, selon les organisateurs.
Il est organisé par l’Association des Sahraouis en France (ASF), l’Association de la Communauté sahraouie en France (ACSF), la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental et l’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD).
Le secrétaire de la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, Jean-Paul Le Marec, a indiqué, dans une declaration à l’APS, que son mouvement est présent à ce rassemblement pour “apporter son soutien aux prisonniers politiques sahraouis qui, de nouveau, sont en procès et demander leur libération”.
“Nous protestons sur le fait que les prisonniers son jugés à Rabat” parce que, a-t-il expliqué, selon la Convention de Genève, les prisonniers d’un territoire occupé “doivent être jugés dans leur territoire”, ajoutant que c’est ce que va plaider un des avocats des prisonniers lors du procès de lundi, “c’est-à-dire l’incompétence du tribunal de Rabat à juger les prisonniers politiques sahraouis qui devraient être jugés à El-Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental”.
“Pour nous la seule solution pour la sortie de ce conflit, c’est le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui et nous comptons sur le nouveau secrétaire général de l’Onu, Antonio Guiteres, pour que ce référendum soit organisé cette année”, a-t-il souligné, relevant qu’il ne peut compter sur le gouvernement français “qui, malheureusement quel qu’il soit, continue à soutenir le Maroc en disant que la meilleure solution c’est +l’autonomie+”.
“C’est le soutien à une position qui ne respecte pas le droit international, alors que toutes les résolutions de l’Onu parlent de l’autodétermination du peuple sahraoui”, a-t-il fait remarquer.
Au sujet de l’affaire du navire Key Bay qui avait transporté une cargaison d’huile de poisson pour une entreprise française, en provenance des territoires occupés du Sahara occidental, Le Marec a affirmé que cette action est une “atteinte” à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne.
“Normalement la Commission européenne, les gouvernements européens doivent respecter l’arrêt de justice”, a-t-il indiqué, appelant à la vigilance du mouvement associatif pour “dénoncer à chaque cas comme celui du Key Bay, en alertant les gouvernements, les entreprises pour leur dire qu’ils n’ont pas le droit d’aller prospecter et exploiter des richesses dans les territoires occupés du Sahara occidental”.
“Elles n’appartiennent qu’au peuple du Sahara occidental. Tous les produits qui proviennent du Sahara occidental doivent être interdits en France et en Europe parce que le Maroc n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental”, a-t-il martelé.(SPS)
020/090/700 231900 JAN 017 SPS