SMARA (camp de réfugiés sahraouis), 27 fév 2012 (SPS) Des étudiants français ont déploré les conditions "précaires" dans lesquelles vivent les populations sahraouies depuis près de quatre décennies et dénoncé le "mur de la honte érigé par le Maroc, coupant en deux la terre sahraouie, a rapporté le correspondant de la SPS sur place.
Plusieurs étudiants activant dans des mouvements associatifs se sont dits "choqués" par les conditions dans lesquelles se trouve le peuple sahraoui et l'injustice qu’il subit depuis près de 40 ans d'occupation marocaine, tout en saluant le courage de ce peuple dans sa lutte pacifique pour l'indépendance.
"C’est une situation assez critique. Ce qui m'interpelle beaucoup c'est l'état de précarité dans laquelle se trouvent ces populations sahraouies", a indiqué Tristan venu dans les camps de réfugiés sahraouis à l'occasion de la célébration du 36è anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
"La vie dans les camps est temporaire, mais ça dure depuis près de 37 ans", a-t-il relevé, en s'interrogeant sur les perspectives de développement pour ces populations, dont il salue, malgré ces conditions, l'accueil et la générosité des Sahraouis.
Evoquant le "mur de la honte", il a dit que "c’est assez frappant et touchant de voir un mur qui sépare de manière violente" un peuple. "C'est une situation anormale et totalement absurde", a-t-il dénoncé.
L'étudiant a également critiqué l'occupant marocain et ses agissements vis-à-vis de son conflit avec le Sahara occidental, "d'autant plus, a-t-il souligné, le droit international est du côté sahraoui et l'autodétermination est le premier droit des peuples qui est aussi reconnu par toutes les instances internationales".
De même pour Mejdaline qui a dénoncé l'"injustice" subie par le peuple sahraoui et le "mur de la honte" qui sépare plusieurs familles sahraouies, a rappelé la nécessité d'organiser un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.
Cette étudiante, dont la grand-mère s’est rendue à plusieurs reprises dans la région au sein d'une association de défense des droits des Sahraouis, a indiqué qu'elle était bien informée sur ce qui se passait aux populations sahraouies.
Après avoir rencontré les réfugiés, elle a indiqué que "les familles sahraouies sont très accueillantes. C'est des gens qui veulent vraiment partager ce qu'ils vivent et qui ont envie que ça
change".
Juliette, qui a déjà visité les camps, a qualifié de "vraiment choquante" la situation des Sahraouis, en évoquant notamment le mur de séparation.
"Les conditions dans les camps sont précaires et dépendantes des dons humanitaires", a-t-elle poursuivi.
Elle a salué, à cet égard, le peuple sahraoui "qui s'organise d'une façon courageuse pour la reconnaissance de ses droits", et fait part de son engagement de faire connaître aux gens en France ce que subit ce peuple.
"Nous allons essayer de faire quelques choses pour ça", a dit cette étudiante, soulignant que "c'est choquant aussi de voir la population française si peu au courant de cette question et la position partiale du gouvernement français qui soutient le Maroc".
Pour sa part, une autre étudiante, Kenza, a précisé avoir connu la lutte du peuple sahraoui en rencontrant des étudiants sahraouis dans différents pays.
"Et du coup, a-t-elle dit, c'est une cause dont on a envie de parler, notamment en France où il n'y a pas assez de gens qui en sont au courant".
"Venir ici (dans les camps de réfugiés) est une très bonne expérience" en voyant notamment le mur de séparation qui suscite un "sentiment d’injustice en séparant le peuple sahraoui", a-t-elle souligné.
Elle a insisté, à ce propos, sur la nécessité d'informer l'opinion sur la question sahraouie pour qu’elle soit édifiée sur la situation des populations sahraouies. (SPS)
010/090/700 271638 FEV 2012 SPS