Smara (camps des réfugiés sahraouis), 27 fév 2012 (SPS) Le 1e maire-adjoint de la ville de Ris-Orangis (France), Ange Balzano, a exhorté dimanche à Smara les candidats à la présidentielle française à intégrer dans leur programme la question sahraouie et afficher clairement leur position.
"Nous saisons l'occasion de la prochaine présidentielle pour demander aux candidats d'intégrer la cause sahraouie dans leurs programmes et d'afficher clairement leurs intentions et positions vis-à-vis de cette question dans le cas ou ils seraient élus", a déclaré M. Balzano (socialiste).
Pour lui, c'est l'occasion espérée de faire entendre en France la voix des Sahraouis et de mieux faire connaître au peuple français leur cause et, surtout, "faire pression sur ceux qui bloquent le dossier au niveau du Conseil de sécurité".
"Nous devons nous battre pour faire valoir les droits des Sahraouis et informer le peuple français sur la position de nos autorités sur la question", a-t-il dit, estimant que si la gauche devait l'emporter aux élections, "il y aurait peut-être un espoir", mais si le président sortant Nicolas Sarkozy était réélu, "il n'y aurait malheureusement aucun espoir et il faudrait se battre jusqu’au bout".
"C'est malheureux que la France refuse toujours de soutenir (le) peuple (sahraoui) à qui on a pris de force sa terre", a déploré M. Balzano qui visite pour la première fois les camps des réfugiés afin de partager avec eux, le 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Pour lui, le peuple français "n'est pas conscient de ce qui se passe au Sahara occidental". "Moi même je ne pensais pas que la situation était aussi grave et que le +mur de la honte+ (divisant le Sahara occidental en deux), que je visite pour la première fois, est protégé par des millions de mines", a-t-il confié. "J'ai visité le mur de Berlin pendant la guerre froide et on pouvait s'en approcher. Ce n'est pas le cas du mur militaire marocain truffé de mines et qui a déjà fait plusieurs victimes", a-t-il ajouté.
Le défenseur de la cause sahraoui, qui a salué l'hospitalité de l'Algérie qui accueille sur son territoire les réfugiés sahraouis ayant fui la répression de l'armée marocaine, a souligné que cette situation ne peut toutefois perdurer. "Les Sahraouis doivent recouvrer leur indépendance et il faudra que chacun de nous fasse pression sur le gouvernement français pour qu'il change sa position de soutien au royaume du Maroc", a-t-il affirmé.
Abondant dans le même sens, l'avocate française Elise Taulet a appelé les candidats à la présidentielle en France à prendre conscience de la situation du peuple sahraoui aussi bien dans les camps des réfugiés que dans les territoires occupés par le Maroc.
La jeune avocate, qui visite elle aussi pour la première les camps des réfugiés, a estimé que la question sahraouie doit être prise en considération par tous les candidats quelle que soit leur tendance politique.
"Une fois que les élites auront sérieusement pris connaissance de la juste cause sahraouie, ils seront obligés de la soutenir et de cesser de bloquer le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Il n'y a pas d'autre issue pour la France que de reconnaître la justesse du combat du peule sahraoui", a-t-elle ajouté.
L'avocate explique le soutien de la France à l'occupation marocaine du Sahara occidental par le souci de préserver ses intérêts au Maroc.
"La France ne peut froisser les autorités marocaines car elle veut protéger ses entreprises", a-t-elle relevé, déplorant le black-out entretenu par les médias français sur le conflit du Sahara occidental.
Elise Taulet s'est dite désolée de constater que "les Français ne connaissent pas le conflit sahraoui et ne savent pas ce qu'endure le peuple sahraoui".
L'avocate a exprimé sa colère par rapport à ce que vit le peuple sahraoui, appelant la France à revoir sa position sur ce conflit qui dure depuis plus de trente ans.
Elle a qualifié le "mur de la honte" qu'elle a visité samedi d'"atteinte aux droits de l'homme, affirmant qu'elle compte, dès son retour à Paris, sensibiliser, à travers des débats, des reportages filmés et des photographies, les médias français sur le drame du peuple sahraoui spolié de sa terre.
"Les médias espagnols parlent souvent de la cause sahraouie, alors que les médias français s'y refusent", a-t-elle constaté.
Elise Taulet, qui a assisté aux procès de détenus politiques sahraouis, en qualité d'observateur, a été "choquée" par le déroulement de ces procès lors desquels les magistrats attendaient les "ordres" qui venaient des autorités marocaines.
Une délégation française composée de dizaines d'élus locaux, avocats, syndicalistes, membres de la société civile, parlementaires et représentants des associations de soutien au peuple sahraoui se trouve depuis samedi en visite dans les camps de réfugiés sahraouis. (SPS)
020/090/00 271836 FEV 012 SPS