Madrid, 22 avr 2016 (SPS) La violation des droits de l’homme au Sahara occidental et les différentes formes de violences, de crimes, d’assassinats ont été dénoncées jeudi par des associations espagnoles des droits de l’homme à l’ouverture de la conférence réservée au Sahara occidental et organisée par l’université autonome de Madrid.
Le premier axe de cette conférence initiée par les universités publiques madrilènes a permis aux deux associations espagnoles des droits de l’homme et à l’activiste sahraouie Sultana Jaya de dénoncer la violation systématique des droits du peuple sahraoui depuis l’invasion marocaine à ce jour.
Le Maroc est "coupable de génocides, et de crime de guerre" a souligné Nuria Garcia Sanz, présidente de l’association espagnole des droits de l’homme». Depuis son invasion par les forces marocaines, "le peuple sahraoui a subi toutes sortes de tortures, de crimes contre l’humanité et de génocides" , a-t-elle indiqué avant de poursuivre "que nous avons des preuves concrètes de ce qui s’est passé et se passe encore dans les territoires occupés du Sahara occidental".
La présidente de l’association espagnole des droits de l’homme a indiqué " que des fosses communes ont été découvertes dans la région d’Amgala et les cadavres, après l’analyse de leur ADN, ont été identifiés comme sahraouis portant la nationalité espagnole, ce qui nous permet de porter plainte devant la justice", a-t-elle expliqué.
"Nous savons aussi que pas moins de 59 personnalités militaires et civiles marocaines sont directement ou indirectement impliquées dans ces crimes" a-t-elle affirmé. "Notre lutte vise à défendre les droits des victimes de la répression marocaine et le droit fondamental du peuple sahraoui à décider de son propre avenir se poursuivra", a-t-elle souligné.
Pour cette responsable, "l’Espagne est responsable en grande partie dans cette situation désastreuse dans laquelle se trouve le peuple sahraoui car elle n’a pas achevé son processus de décolonisation".
De son coté, Frederico Guzman, président d’une association d’artistes espagnols amis avec le peuple sahraoui, a fait part des principales actions de solidarité qu’initie son association pour les sahraouis. "Nous tentons par notre art d’exprimer les souffrances, les douleurs et l’histoire de ce peuple", a-t-il dit en ajoutant que son association a contribué à la formation d’artistes sahraouis dans divers domaines et notamment le dessin ce "qui nous a permis de dessiner les portraits de tous les martyrs sahraouis afin qu’ils restent dans l’histoire et la mémoire et les symboles de cette lutte héroïque".
L’activiste sahraouie Sultana Khaya , a quant à elle fait part de son parcours militant et la manière dont elle a perdu un oeil lors d’une manifestation pacifique de soutien des étudiants sahraouis emprisonnés en 2007. Elle a relaté toutes les atrocités et tortures subies par les sahraouis et notamment ceux détenus dans les prisons marocaines.
Cette première journée de cette conférence sur le Sahara occidental a donné également lieu à une brève intervention du recteur de l’université autonome de Madrid, dans laquelle il a tenu à mettre en exergue l’aide qu’offre son université au peuple sahraoui en matière d’éducation et de santé et l’organisation annuelle de ce genre de rencontre pour offrir un espace de débat sur cette question de décolonisation qui reste encore non résolue.
Le ministre conseiller à la présidence de la République arabe sahraouie, Bachir Mustapha Sayed , a dans son intervention valorisé cette rencontre et retracé l’histoire du conflit sahraoui depuis 1975 et les conditions entourant la proclamation de la République arabe sahraouie et démocratique , sa reconnaissance par plusieurs états jusqu’à arriver aux dernières évolutions après l’expulsion par le Maroc de la Minurso et la menace qu’elle représente pour le plan de paix établi par les Nations unies. Privilégiant la solution pacifique, a-t-il précisé, le peuple sahraoui aspire à l’organisation d’un référendum d’autodétermination selon la légalité internationale.
Le ministre sahraoui a également demandé à l’Espagne d’assumer sa responsabilité historique vis à vis du peuple sahraoui et de ne pas céder au "chantage marocain".
La seconde journée de cette conférence comportera l’intervention de différents partis politiques espagnols et d’autres thèmes liés notamment au conflit au Sahara dans le contexte africain, aux Questions juridiques dans le Sahara occidental. (SPS)
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