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Conflit du Sahara Occidental : Marché de dupes

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14 DÉCEMBRE 2020 À 18 H 14 MIN
 
Enceinte depuis quelques mois, on savait déjà que la monarchie marocaine allait, incessamment, pondre, non sans beaucoup de difficultés, le rejeton de Trump que personne, au demeurant, n’a reconnu : marocanité du Sahara Occidental en contrepartie du rétablissement des relations avec l’entité sioniste. Les réponses ne tardent pas à venir.
Tout d’abord L’ONU a réitéré son attachement à sa position concernant la question saharaouie comme problème de décolonisation inachevé justiciable de l’application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
L’Union Européenne, elle aussi, à emboîté le pas à L’ONU dans son approche. Ensuite, le Président de la Commission de Défense du Sénat US, le républicain Inhofe a dénoncé vivement la déclaration intempestive et irraisonnée de son Président sortant, Trump et a réaffirmé son engagement à soutenir, par tous les moyens, le droit imprescriptible du peuple sahraoui à l’indépendance.
Deux jours avant ce non évènement, l’Union Africaine, lors de son XIV sommet extraordinaire, a exprimé sa profonde préoccupation devant la violation par la Maroc du cessez-le-feu, condamné la poursuite de son occupation illégale d’une partie de la RASD et a institué, à cet effet, un mécanisme-Troïka et Conseil de Paix et Sécurité-pour accélérer la décolonisation du Sahara Occidental.
Dans ce marchandage illégal qui nous rappelle, de triste mémoire, les odieux accords de Madrid, le duo Mohamed VI-Trump pensait trouver, chacun, son compte dans ce marché de dupes : À l’un la marocanité du Sahara Occidental qui n’a de valeur que l’éphémère tweet targumiste qui l’a pondue.
A l’autre, par contre, qui n’a rien à perdre après avoir perdu lamentablement les dernières élections présidentielles US, il aurait placé, au moins, le crochet de « Jouha » même si l’accord israelo-americano-marocain ne tiendrait pas la route pour longtemps.
Les magouilles, les accords illicites, et l’histoire des Consulats-décors, c’est « over game ». Le train de la deuxième guerre de libération nationale est sur rails avec pour locomotive, El Guergarat, et pour seul quai d’arrêt, Laâyoune, capitale de la République Sahraouie. Adieu les ruines du cessez-le-feu.
Si nos frères mauritaniens se vantaient, à raison, d’avoir le train le plus long du monde, leurs voisins sahraouis ont innové un autre beaucoup plus long avec pour trajet le pourtour des frontières historiques du Sahara Occidental.
Sans doute, cette guerre de libération nationale sera l’instrument tout indiqué pour extirper du corps maghrébin ce cancer de la monarchie marocaine dont le nom, hélas, est lié à tous les maux qui bousculent notre région.
De la conspiration contre la résistance d’El Émir Abdelkader jusqu’à l’invasion armée du Sahara Occidental, passant par la trahison avec toute honte bue des dirigeants du FLN, de la guerre des sables, de la défaite arabe en 1967, la revendication de la Mauritanie et l’envoi de groupes de mercenaires armés dans ce pays en 1961 ainsi que les tentatives de coup d’état échouées, sans parler de son palmarès dans l’implication directe et prouvée dans le terrorisme, la drogue et le crime organisé comme en atteste le rapport du Comité des Experts des Nations Unies sur le Mali, la monarchie marocaine est omniprésente dans ces sales besognes.
Avec détermination et enthousiasme, les Sahraouis ont enfourché le cheval de la dernière bataille de libération et ont pris sur eux l’engagement, non seulement d’imposer leur volonté d’indépendance, mais aussi délivrer les pays de notre sous région de cette tare du XXI siècle et bâtir ensemble le Maghreb des peuples où les six pays, dans le même moule républicain, chacun trouve son espace dans la dignité, l’égalité, le respect mutuel et la concorde.
Par Zenan Mohamed Brahim
Représentant du Front Polisario en Slovénie