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RFKennedy Center publie un rapport sur la violation des droits de l’homme des Sahraouis et interpelle le Conseil de sécurité

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WASHINGTON, 19 avril 2013 (SPS) L’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFKennedy Center) a publié vendredi un nouveau rapport sur les violations des droits de l’homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé et a lancé un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme.

 

Le document intégral intervient après le rapport préliminaire publié en septembre dernier qui avait été établi, à l’issue d’une visite effectuée en août 2012 dans les territoires occupés du Sahara occidental par une délégation de RFK Center conduite par sa présidente, Kerry Kennedy, et composée notamment de juristes et d’experts mondiaux en matière de droits de l’homme ainsi que de l’ex secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Erik Sottas.

 

Intitulé: "Vers qui se tourner: les conséquences de l’absence de surveillance des violations des droits de l’homme au Sahara occidental", ce rapport est publié à l’approche de l’examen de la question du Sahara occidental par le Conseil de sécurité devant lequel le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, présentera son rapport annuel sur ce dossier.

 

A ce propos, RFK Center précise aussi que son rapport intervient une semaine après que les Etats-Unis aient pris "une mesure historique en élaborant un projet de résolution dotant la MINURSO du mandat de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental", qui sera soumis au vote du Groupe des Amis du Sahara occidental (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne et Espagne) et qui, en cas d’adoption, sera présenté au vote du Conseil de sécurité.

 

A ce sujet, le directeur des partenaires de RFK Center, M. Santiago Canton, soutient que "si l'ONU veut faire valoir que les droits de l'homme constituent un pilier de ses missions, les membres du Groupe des Amis du Sahara occidental et le Conseil de sécurité doivent créer un mécanisme au sein de la MINURSO lui permettant de recevoir, d'enquêter et d’instruire les plaintes individuelles comme celles citées dans le nouveau rapport" de RFKennedy Center.

 

Brutalité et mépris des droits de l'homme comme moyens d'oppression d'un peuple.

 

Pour sa part, Mme Kennedy a déploré le fait que "le gouvernement marocain continue de faire usage de la brutalité et du mépris des droits de l'homme comme moyens d'oppression contre le peuple sahraoui, et ce, avec l’impunité quasi-totale".

 

Depuis plus de vingt ans, "ces violations ont lieu sous le regard des forces de la paix des Nations Unies dont la mission, la MINURSO, les empêche même de recevoir les rapports sur ces violations"’, a-t-elle ajouté.

 

"Des centaines de milliers de vies sont en jeu et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps", a insisté la présidente de cette organisation des droits de l’homme, basée a Washington.

 

Par ailleurs, RFKennedy Center s’est dit "particulièrement préoccupé" pour la sécurité de la militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, et de sa famille, dont le domicile est placé, depuis une semaine, sous surveillance par des éléments de la police marocaine en civil.

 

Quant au contenu de son nouveau rapport d’une quarantaine de pages, RFK Center y rappelle qu'"aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental", et note que depuis que le dossier du Sahara occidental a été porté devant le Comité de décolonisation de l'ONU, "plus d’une centaine de résolutions de l'ONU ont réaffirmé le droit à l'autodétermination des Sahraouis".

 

Cette organisation des droits de l’homme souligne aussi que si les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) ne sont toujours pas parvenues à une solution sur l'avenir du Sahara occidental, cette situation ne doit pas occulter la question du respect des droits de l'homme.

 

Par ailleurs, le document souligne que la délégation conduite par Mme Kennedy avait rencontré des organisations de la société civile et des personnes de plusieurs villes du Sahara occidental, dont El-Aaiun, Dakhla et Smara, qui leur avaient fait part des cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de brutalités des forces policières, de menaces, d'intimidation et d’exécutions extrajudiciaires.

 

La délégation avait également reçu des plaintes au sujet de la violation des droits à la liberté d'expression, de réunion et d'association. Au cours de sa visite à El-Aaiun, lit-on dans le rapport, la délégation constatait "la présence de plusieurs véhicules militaires ou de police stationnés sur presque chaque coin de rue".

 

En outre, la plupart des Sahraouis, avec qui la délégation s’est entretenue, "manifestaient des inquiétudes face aux intimidations suscitées par la forte présence des militaires et des policiers, en uniforme et en civil, qui les suivaient et proféraient contre eux des propos déplacés".

 

La délégation de RFK Center affirme que pendant tout son séjour à El-Aaiun, elle avait été elle-même "constamment surveillée par des agents de sécurité en civil marocains".

 

Rapportant les témoignages de Sahraouis sur de nombreux cas de brutalités policières contre des manifestants pacifiques, la délégation note avoir constaté de visu un tel incident au cours duquel des policiers ont attaqué une femme sahraouie qui manifestait pacifiquement.

 

Les forces de sécurité marocaines, poursuit le rapport, sont allées jusqu'à "tenter d’empêcher la délégation de RFK Center d’être témoin de cet incident en recourant à des agressions verbales et physiques".

 

Pour discréditer le témoignage de la délégation sur cet incident, s’étonne le rapport, un communiqué de presse officiel marocain prétendit que "la femme sahraouie fut blessée suite à un évanouissement", tandis que l’authenticité des photos présentées à un responsable du ministère marocain de l'Intérieur, en guise de preuve, a été arbitrairement réfutée par ce dernier.

 

Pire encore, même le personnel de l’hôpital qui a permis à la délégation de rendre visite à cette manifestante sahraouie a été menacé de licenciement, souligne encore le rapport.

 

Tout en dénonçant les assassinats d’indépendantistes sahraouis par les forces de sécurité marocaines, ainsi que les cas de tortures et de disparitions, RFK Center souligne que "la préoccupation majeure pour la délégation est l'impunité quasi-absolue pour violation des droits de l’homme" des Sahraouis perpétrée par les forces de l’ordre marocaines.

 

Même la délégation de RFK Center "a fait l'objet d'intimidations et de harcèlement qui obstruaient notre capacité à travailler", déplore le rapport.

 

Le Sahara Occidental, considéré depuis 1964 par l'ONU comme un territoire non autonome, est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.(SPS)

 

010/090/700   1934 AVRIL 2013 SPS