WASHINGTON, 22 nov 2013 (SPS) - Le Maroc s'oppose à la tenue d'un référendum d’autodétermination au Sahara occidental du fait qu'il redoute fortement que l'option de l’indépendance le remportera aux urnes, a affirmé l'ex. conseillère juridique américaine à la MINURSO, Mme Katlyn Thomas, dans un entretien accordé à l'APS.
Avocate, actuellement, au barreau de New York, Mme Thomas était chargée des questions juridiques au sein de la MINURSO et avait contribué, en 1995, aux négociations sur les critères d’éligibilité, agréés par les parties au conflit pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et avait aussi participé, en 1999, à l’élaboration de la liste des électeurs dans le but de la tenue de ce référendum.
Ayant suivi de très prés le dossier sahraoui au sein de cette mission de l’ONU, Mme Thomas réfute la thèse selon laquelle le référendum n'a pu avoir lieu en raison de désaccords entre le Maroc et le Front Polisario sur la composition des listes électorales.
Dès le départ, affirme la juriste, le Maroc avait fait preuve de tergiversations et posait des entraves en dépit de nombreuses concessions qui lui avaient été accordées non seulement dans l’établissement de la liste électorale mais aussi dans les options intégrées au référendum.
A ce sujet, elle rappelle qu'initialement, deux options étaient prévues dans le référendum promis depuis 1991: l’indépendance ou le rattachement au Maroc.
Mais le Maroc exigea l'introduction d'une autre option qui est celle de l'autonomie et qui fut acceptée comme troisième alternative à proposer à côté de celles de l’indépendance et du rattachement au royaume marocain.
En dépit de tout cela, observa Mme Thomas, le Maroc a finalement rejeté la solution de la tenue d'un référendum pour tenter d'imposer son plan d'autonomie comme seule solution possible.
Pour Mme Thomas, au lieu d'astreindre le Maroc à respecter ses engagements envers l'ONU et le Front Polisario tels que prévus par le Plan de règlement après le cessez-le-feu de 1991, certains membres du Conseil de sécurité ont apporté leur appui à sa proposition d'autonomie.
A propos des droits de l'homme et de l'attitude américaine à l’égard de cette question, cette juriste considère que le projet de résolution présenté en avril dernier par les Etats-Unis pour introduire le mécanisme de surveillance de ces droits au sein de la MINURSO a marqué un ''net changement'' dans la position du gouvernement américain.
A ses yeux, ''le gouvernement américain veut sincèrement améliorer la situation des droits de l'homme du peuple sahraoui''. (SPS)
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