Bagnolet (France), 27 avr 2015 (SPS) L’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) a saisi le président français, François Hollande des graves violations des droits de l’homme perpétrées par les forces marocaines contre les Sahraouis qui manifestaient pacifiquement pour leur droit inaliénable à l’autodétermination.
"Monsieur le Président de la République, Je tiens à vous informer par la présente des dernières exactions perpétrées par des forces de police marocaines qui ont fait un usage de la force sans retenue, sur la population sahraouie qui exprimait son droit à l’autodétermination dans des manifestations pacifiques", a écrit le président de l’AFASPA, Jean-Paul Escoffier dans une lettre au président français dont une copie est parvenue à SPS.
"Ces scènes de violences ont eu lieu le mardi 14 avril à El Aaiun et le vendredi 17 avril à Smara alors même qu’une délégation du Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU enquêtait au Sahara occidental sur la situation du respect des droits de l’homme", a-t-il souligné.
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"Un défenseur s’est vu refuser les soins à l’hôpital de Guelmim, après que celui de Smara se soit déclaré incompétent pour sa prise en charge ; c’est à Agadir qu’il a dû être soigné dans une clinique privée des dizaines d’heures après avoir été agressé", a ajouté l’AFASPA, citant les communiqués de l’ASVDH et de Soleil de Liberté dont le président "a été gravement blessé à la tête".
Lors du Conseil de Sécurité de l’ONU qui abordera le renouvellement du mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la fin de ce mois, "il est impératif que cette mission comme toutes celles qui sont sur des conflits en Afrique, soit dotée d’un mandat de surveillance des droits de l’homme", a estimé l’Association.
"Depuis avril 2014, les autorités marocaines ont empêché l’entrée de ce territoire non autonome à une soixantaine d’européens de diverses nationalités, dont des observateurs, élu(e)s, journalistes, réalisateurs de documentaire. Six ont été enlevé(e)s contre leur gré pour être conduit(e)s à Agadir, séquestré(e)s dans des véhicules banalisés par des individus en civil. Ce fut le cas de la secrétaire générale de notre organisation, Mme Michèle Decaster en août 2014", a rappelé l’AFASPA.
Dix sept ONG françaises avaient appelé le président François Hollande à ce que la France s’engage, afin que la surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental soit incluse dans le mandat de la Minurso, à l’instar des autres missions onusiennes de maintien de la paix dans le monde, rappelle-t-on encore. (SPS)
020/090/000 271115 AVR 015 SPS