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Le Conseil de sécurité et la communauté internationale appelés à résoudre le conflit du Sahara occidental

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Londres, 28 avr 2015 (SPS) L'Organisation Oxfam International a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU ainsi qu'à la communauté internationale d'ouvrer à la résolution du conflit sahraoui actuellement confiné dans une "impasse".

 

"Le Conseil de sécurité doit redonner un nouvel élan au processus de négociation afin de surmonter l'impasse actuelle, en reconnaissant publiquement que le statu quo n'est pas une option. Cet élan devra mener à une entente sur le contenu d'une possible solution, ainsi que sur les moyens d'atteindre l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental", a recommandé l'Organisation non gouvernementale (ONG).

 

Dans une longue note d'information intitulée "40 ans d'exil, les réfugiés sahraouis abandonnés par la communauté internationale", Oxfam International a ainsi interpellé l'institution onusienne en vue de "démontrer une volonté politique de parvenir à une solution durable conforme au droit international", estimant que les "actions de ses membres doivent être guidées par les engagements pris envers le peuple sahraoui plutôt que par leurs intérêts nationaux".

 

Il leur est, à ce propos, recommandé de "compléter les consultations à huis clos au sein du Conseil de sécurité par des réunions d'information publiques et ce, au moins une fois par an. Ces réunions devraient inclure les présentations de l'envoyé personnel et du représentant spécial du Secrétaire général".

 

Abordant la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), dont elle a réaffirmé le "rôle et le mandat", l'ONG a appelé à ce qu'elle remplisse les fonctions de maintien de la paix, incluant la "surveillance, l'évaluation et la communication" sur l'évolution de la situation dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.

 

Remontant à la genèse du processus de règlement du conflit, depuis le cessez-le feu observé en 1991 entre les protagonistes, l'organisation déplore "un statu quo dans la durée" et fait endosser la responsabilité "seule et exclusive" de l'organisation du référendum au Représentant spécial de Ban Ki-moon ainsi qu'à la Minurso, précisément installée à cet effet.

 

Ca va de la crédibilité du Conseil de sécurité

 

"Cependant le Conseil de sécurité a systématiquement échoué à apporter un cadre clair dans les négociations politiques ralentissant toute avancée vers la tenue d'un référendum au Sahara occidental", a relevé Oxfam, notant que cet état de fait a "entaché la crédibilité du Conseil de sécurité sur ce dossier et a contribué à la poursuite de l'impasse".

 

Evoquant l'échéance annuelle fixée pour l'examen du dossier sahraoui par le Conseil de sécurité, à savoir la fin du mois courant, le document d'Oxfam évoque un sentiment de "désespoir" des Sahraouis vis-à-vis du processus de règlement qu'ils ont ironiquement surnommé "le mensonge d'avril".

 

Le document de l'ONG estime, à ce propos, que la communauté internationale a fait un pas "en arrière" en renvoyant en 2007 la responsabilité du règlement du conflit aux deux parties au conflit, alors qu'il était basé avant sur des plans onusiens.

 

"Depuis 2014, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon, Christopher Ross peine à concrétiser sa stratégie de diplomatie de la navette entre les parties. Malgré la valeur potentielle de telles réunions informelles, elles ne devraient pas se substituer à des négociations franches, abordant en profondeur les véritables enjeux, à savoir la teneur d'une solution politique conforme au droit international", lit-on dans le document.

 

Face à ce statu quo, Oxfam se dit "inquiète" de voir la communauté internationale "accepter" cette situation et estime que les Nations unies "souffrent d'un manque de soutien" de pays comme les USA, la France, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Russie.

 

"La communauté internationale doit faire respecter le droit international", a conclu l'ONG à ce sujet.

 

Contexte humanitaire "fragile" des réfugiés

 

Abordant la situation des réfugiés sahraouis contraints à l'exil dans les camps de Tindouf depuis 40 ans, le document d'Oxfam dresse un aperçu exhaustif des endurances vécues au quotidien par cette population, étroitement dépendante de l'aide humanitaire internationale.

 

"Consommer le même panier alimentaire depuis des décennies a des conséquences graves, tant pour la santé physique que psychologique", est-il souligné, évoquant ainsi une situation alimentaire "vulnérable".

 

Depuis janvier 2015, le panier dispensé par le Programme alimentaire mondial (PAM) a ainsi été réduit à 7 produits au lieu de 9, rendant ainsi  "entier" le défi de la diversification et de la lutte contre la "malnutrition", a-t-elle déploré.

 

Relevant que les enfants sont les "premières victimes" de cette situation, le document note qu'en dépit des efforts enregistrés en matière d'alphabétisation, des obstacles "empêchent une éducation de qualité".

 

Si des nappes phréatiques permettent aux réfugiés sahraouis de s'approvisionner en eau, il demeure que celle-ci est caractérisée par un taux élevé de salinité, indique Oxfam, relevant par ailleurs l'absence de système de canalisations.

 

"L'année 2015 présente un véritable défi", a observé l'ONG, rappelant que les besoins humanitaires actuels sont chiffrés à 37 millions de dollars, et déplorant qu'en 2014, 75% des attentes identifiées n'étaient pas couvertes.

 

Dans sa note d'information, Oxfam a consacré un chapitre à la jeunesse, laquelle représente 60% de l'ensemble de la population des camps, et y décrit l'"absence" de perspectives d'avenir qu'elle nourrit en raison de la perduration du conflit et ce, y compris parmi les détenteurs de diplômes. (SPS)

020/090/700 281741 AVR 015 SPS