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Deux journalistes françaises expulsées à la frontière du Sahara occidental

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Paris, 31/01/2004 (SPS) - Une jeune journaliste indépendante et une photographe françaises, Catherine Graciet (29 ans) et Nadia Ferroukhi, qui voulaient faire une enquête au Sahara occidental, ont été expulsées à la frontière du territoire sahraoui, que le Maroc maintient depuis son occupation militaire, en état de siège, interdit aux médias, observateurs et ONG, a-t-on appris de sources concordantes. Appréhendées à Tarfaya (40 Km au nord d'El Aauin), les deux journalistes ont précisé qu'elles ont été arrêtés "par des hommes en civil" sur un barrage routier de la gendarmerie marocaine à Tarfaya. "Les policiers nous ont confisqué nos passeports et nos téléphones portables et nous ont fait rebrousser chemin nous escortant jusqu'à Agadir", a précisé Catherine Graciet à l'AFP. L'agence de presse française a indiqué la confirmation de cette expulsion par les autorités locales d'Agadir (sud-ouest marocain), ''sans autre précision''. "Nous avons été interrogées à Agadir puis expulsées le 27 janvier après près de 24 heures de garde à vue. Ils nous ont uniquement reproché de n'avoir pas averti l'ambassade du Maroc à Paris que nous allions faire un reportage au Sahara occidental" a-t-elle ajouté. Le Maroc avait envahi et occupé militairement le Sahara occidental en 1975 avec le soutien de la France, qui continue à l'épauler pour se soustraire de la légalité internationale. En 2002, une délégation politique espagnole s'était vue refusé l'entrée dans la capitale sahraouie occupée a été expulsée depuis l'aéroport de la ville, où elle a passé plus de trois heures de temps sous un soleil de plomb sans aucune assistance, obligée à faire leurs besoins sur la piste de l'aérodrome. Les autorités coloniales marocaines avaient également interdit le 16 novembre 2001 à Mme Danielle Mitterrand et à la Fondation France Libertés de se rendre dans les territoires occupés du Sahara occidental, comme elles avaient expulsé deux militantes de l'AFASPA de l'aéroport d'Agadir récemment. Le Président de la République sahraoui avait relevé à l'époque que l'objectif escompté d'une telle politique est évidemment "d'empêcher" les observateurs indépendants "de mettre à nu les violations flagrantes des droits de l'homme et le maintien du territoire en état de siège", rappelle-t-on. (SPS)