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Des soutiens multiformes à Claude Mangin-Asfari au 13 jour de sa grève de la faim

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Ivry-Sur-Seine (Ile-de-France), 30 avr 2018 (SPS) La militante pour la cause sahraouie Claude Mangin-Asfari continue de recevoir des soutiens de solidarité lundi au 13e jour de sa grève de la faim illimitée pour protester contre son interdiction de rendre visite à son mari le militant sahraoui Naâma Asfari, détenu au Maroc.
"J'ai perdu 4 kg et mon rythme cardiaque a baissé", a-t-elle indiqué à l'APS, déplorant l'absence à ce jour de réaction de la part des autorités françaises, malgré les appels des élus, des militants et des hommes du culte chrétien.
Hébergée à la mairie d'Ivry-sur-Seine, Claude Mangin-Asfari a entamé sa grève de la faim le 18 avril après son 4e refoulement du Maroc et la persistance des autorités marocaines à lui interdire de rendre visite à son époux, frappé d'une condamnation de 30 ans de prison ferme, à l'issue d'un procès en appel à Rabat que beaucoup qualifient d'inéquitable.
Cette grève a été choisie comme arme ultime pour faire pression sur les autorités françaises afin qu’elles-mêmes fassent pression sur les autorités marocaines.
Après le soutien des élus, de l'évêque de Créteil, c'est autour d'Anissa Boumediene, veuve de l'ancien président algérien Houari Boumediene, qui s'est déplacée lundi à la mairie d'Ivry pour apporter son soutien à la gréviste de la faim.
"Je suis venue visiter Mme Claude Mangin à titre humanitaire parce que je trouve assez scandaleux le fait  qu'on l'empêche de voir son mari en prison", a-t-elle déclaré à l'APS, soulignant qu'en sa qualité d'avocate, le droit de visite des familles de prisonniers est "élémentaire" et "légitime".
Elle a souhaité que Claude Mangin puisse le faire, estimant que "c'est indigne de la part des autorités marocaines d'empêcher un droit qui est légitime pour toute famille de prisonnier quel qui soit".
"C'est une double torture et pour le prisonnier et pour son épouse et ce n'est pas fait de manière intelligente. Parce que l'intelligence consiste à être au-dessus de tout ce genre de mesquineries", a-t-elle affirmé, indiquant en tant que juriste qu'elle est "scandalisée" par ce traitement "qui n'honore pas ceux qu'ils l'ont décidé".
Par ailleurs, elle a tenu à rappeler que l'Algérie "n'a aucune ambition, en ce qui concerne le Sahara occidental". "Elle veut tout simplement que les décisions de l'Onu concernant le Sahara occidental soient appliquées", a-t-elle dit.
Selon Claude Mangin, le comédien Pierre Richard lui a annoncé son soutien et devra lui rendre visite mardi.
Dans un courrier, daté du 25 avril, adressé au président français Emmanuel Macron, l'évêque de Créteil Mgr Michel Santier et le maire d'Ivry Philippe Bouyssou se sont dits compter sur l’engagement du Président "pour le respect des droits humains fondamentaux", lui demandant d’intervenir auprès des autorités marocaines pour "lever les blocages".
Ils lui ont demandé également d'intervenir pour "faire cesser la situation de mise en danger" dans laquelle se trouve Claude Mangin-Asfari afin de lui permettre de rendre visite à son mari. Tous deux soulignent leur "immense inquiétude" face à son état de santé.
Pour sa part, la Ligue française des droits de l'Homme (LDH), rappelle-t-on, a demandé jeudi de mettre un terme à l'interdiction d'entrée au Maroc de la militante Claude Mangin.
Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'Homme. On dénombre au total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc. En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc.
Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour d’appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements qu’ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.
Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement condamné le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain. (SPS)
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