Madrid, 05 avr 2017 (SPS) La déléguée du front Polisario en Espagne, Mme Khira Bulahi, a appelé mercredi l’Union européenne (UE) et notamment l’Espagne à se conformer à la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui exclut le territoire du Sahara occidental de tout accord entre les pays membres de l’UE et le Maroc.
La déléguée sahraouie a déclaré, lors d’une conférence de presse animée au siège de la représentation du front Polisario à Madrid que l’arrêt de la CJUE précise que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc et que tout accord commercial entre l’UE et le Maroc doit se faire en consultant le peuple sahraoui par le biais de son représentant unique et légitime qu’est le front Polisario.
Khira Bulahi a, en outre, souligné que "le front Polisario est en contact permanent avec le gouvernement espagnol et attend à une rencontre avec l’exécutif espagnol dont la position concenrnant l’arrêt de la Cour de justice de l’UE du 21 décembre dernier n’est pas claire jusqu'à présent." A ce titre, a-t-elle rappelé, de nombreux parlementaires espagnols ont demandé à leur gouvernement d’éclaircir sa position et de respecter l’arrêt de la CJUE pour se conformer au droit européen et international.
Des institutions parlementaires espagnoles régionales ont également demandé au gouvernement central, dans des déclarations institutionnelles, le respect de l’arrêt de la CJUE concernant l’accord commercial entre l’UE et le Maroc qui ne s’applique pas au territoire sahraoui.
Abordant la question des droits de l’homme au Sahara occidental, la représentante du front Polisario a indiqué que "les droits de l’Homme sont bafoués au quotidien par le Maroc et l’exemple le plus frappant est celui du procès des militants sahraouis du groupe de Gdeim Izik qui sont détenus illégalement depuis des années alors que lors des différents procès qui ont eu lieu, aucune preuve concrète les mettant en cause n’en a été présentée, ce qui démontre que ce procès qui a été reporté au mois de mai prochain revêt une connotation politique."
"Les prisonniers de Gdeim Izik, tout comme les milliers de Sahraouis vivant dans les territoires occupés, luttent pacifiquement et revendiquent leur droit à l’autodétermination depuis plus de 40 ans ce qui est conforme au droit international", a-t-elle expliqué.
"Le Maroc ne cesse de violer le droit international depuis des années et a toujours tenté de manipuler l’opinion internationale", a souligné la représentante sahraouie en Espagne. D’abord, explique-t-elle, "en arrêtant le processus de négociation avec le front Polisario, en expulsant le personnel de la Minurso puis en s’attaquant à l’ancien secrétaire général de l’ONU".
Khira Bulahi a, en outre, fait référence à l’embargo exercé par le Maroc sur le territoire sahraoui occupé en interdisant l’accès à la presse et aux observateurs internationaux. "La violation du cessez-le-feu d’Al-Guerguerat, est l’une des derniers dépassements commis par le Maroc d’une longue série de violations à la légalité et au droit international", a-t-elle souligné.
Au sujet de la MINURSO, la représentante du front Polisario a indiqué qu’il est très important que cette mission retrouve toute sa composante devant lui permettre de reprendre ses fonctions complètes. "Le peuple sahraoui attend beaucoup du nouveau secrétaire général de l’ONU qui connait bien le dossier sahraoui", a-t-elle expliqué.
Khira Bulahi a indiqué enfin que le front Polisario oeuvre toujours pour la solution pacifique à ce conflit et avec autant de détermination qu’il revendique ses droits et notamment le droit à un référendum d’autodétermination qui permettra au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir. (SPS)
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