Madrid, 25 avr 2018 (SPS) Le mouvement espagnol de solidarité avec la cause sahraouie, déterminé à accompagner le peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance, s’active à organiser de multiples actions notamment par la projection de films documentaires, dans l’optique de mettre plus de visibilité sur les conditions de vie des Sahraouis, et les violations systématiques par le Maroc des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
Dans cette optique, la province de Cantabrie accueillera à partir du mercredi 25 avril jusqu’au 28 du même mois, la projection du film documentaire "fusil ou graffitis : La lutte non violente du peuple sahraoui" qui donne la parole à tous les militants sahraouis qui se sont engagés dans une lutte sans violence pour recouvrer l’indépendance et leurs droits fondamentaux, explique l’association cantabrique solidaire avec la cause sahraouie.
Les projections qui sont programmées dans les villes de Castro Urdiales, Santander et Torrelavega seront organisées en présence du réalisateur du film, l’Espagnol Jordi Oriola qui sera accompagné de deux activistes sahraouis des droits de l’Homme en l’occurrence le président du groupe de presse sahraoui (Equipe Médias) Ahmed Ettandji et Hassanna Aalia, un réfugié politique condamné par contumace par la justice marocaine à la réclusion à perpétuité après le démantèlement du camp de la dignité (Gdeim Izik) en 2010.
"Ces projections sont organisées afin de continuer à faire connaitre la lutte pacifique du peuple sahraoui dans les territoires occupés, a-ton ajouté. "Fusils ou graffitis", vise ainsi à donner la parole à tous les militants qui se sont engagés dans la non violence et à mettre en exergue l’espoir auquel ils aspirent après plus de 42 ans de conflit et d’exil face à la passivité de la communauté internationale.
Les projections seront suivies, a-t-on ajouté de débats avec le réalisateur et les activistes sahraouis Ahmed Ettandji et Hassana Aalia qui pourront, tour à tour, raconter leurs parcours de militants, leurs détentions dans les prisons marocaines ainsi que tous les mauvais traitements et les tortures auxquelles ils ont été soumis.
Amed Ettandji qui participe régulièrement à des conférences politiques dans de nombreux pays européens sur la situation des droits de l’Homme abordera également la résistance par le biais de l’information et le journalisme au Sahara occidental occupé alors que Hassana Aalia qui a été emprisonné très jeune, à l’âge de 17 ans, évoquera la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, et les conditions de sa détention dans les prisons marocaines et toutes les tortures qu’il avait subi avant de s’exiler en Espagne et de bénéficier du statut de réfugié politique.
Par ailleurs, la réalisatrice espagnole Laura Sipàn a projeté à la cinémathèque de Saragosse son film documentaire "Soukeina, 4400 jours", dans lequel elle raconte la vie d’une militante sahraouie qui fut emprisonnée pendant dix ans dans une prison clandestine au Maroc et privée de tout, même de ses propres enfants.
Ce film documentaire qui a été classé meilleur court métrage documentaire lors du festival du film des droits de l’Homme de Madrid a également remporté plusieurs prix internationaux.
Soukeina "a vécu dix ans totalement isolée du monde extérieure en passant 4400 jours incarcérée dans des conditions terribles" d’où le titre du documentaire, souligne Laura Sipan.
"Soukeina avait tout perdu, sa masse corporelle, ses dents, sa santé, mais ses geôliers n’ont pas réussi à arracher d’elle sa force intérieure car elle croit beaucoup à la cause qu’elle défend jusqu’à l’heure actuelle et elle est devenue un symbole de la résistance sahraoui", a-t-elle ajouté.(SPS)
020/090/700