Rabat, 12 juin 2011 (SPS) Les "Jeunes du 20 février" qui réclament des changements politiques "profonds" au Maroc ont appelé à l’organisation, dimanche, de marches et de rassemblements dans des quartiers populaires de plusieurs villes marocaines, a-t-on appris samedi auprès d’animateurs du mouvement.
Ces manifestations auront lieu dimanche après-midi notamment à Casablanca, Settat, Safi et Salé (ville jumelle de Rabat) avec pour principale mot d’ordre la dénonciation de la "corruption" au Maroc et la mise à l’écart de ses symboles en plus des revendications de changements démocratiques et l’amélioration des conditions sociales des Marocains, ajoute-on de même source.
Ces actions interviennent deux jours après que le président de la commission consultative pour la réforme de la constitution, M. Abdeltif Menouni eut remis au Roi Mohammed VI un projet de réforme de l'actuelle constitution du pays (1996), note-on.
Le roi devrait annoncer ces jours-ci la date du référendum pour la révision de la constitution, prévue, selon des sources concordantes, au début du mois de juillet.
Selon la presse marocaine de cette semaine, le projet prévoit la réduction de certaines prérogatives du monarque au profit du Premier ministre qui deviendrait "président du gouvernement" mais dont le conseil des ministres serait toujours dirigé par le roi.
Le roi nommerait le chef du gouvernement issu de la majorité parlementaire ainsi que les ministres sur proposition du chef de l’exécutif. Il désignerait également lors du conseil des ministres les ambassadeurs toujours sur proposition du chef du gouvernement.
S’agissant de la dissolution du parlement, des sources ont révélé que cette tache serait partagée avec le chef du gouvernement qui peut également procéder à des nominations dans les hautes fonctions de l’Etat.
Par contre, le projet de nouvelle constitution notamment en ce qui concerne la dimension religieuse du roi en tant que "commandeur des croyants" et en qualité de "personne sacrée" et "source de législation" prévue par les articles 19 et 23 de l’actuelle loi fondamentale n’a pas été clairement défini par le conseiller du roi, Mohamed Moatassim lors de sa rencontre, mardi dernier, avec les responsables des partis politiques pour leur présenter les grandes lignes du projet de réforme de la constitution, note-on.
Dans leurs revendications politiques, les "Jeunes du 20 février" réclament notamment une monarchie parlementaire dans laquelle le roi règne mais ne gouverne pas, un gouvernement issu de la majorité politique et responsable devant le parlement, l’indépendance de la justice conformément au principe de séparation des pouvoirs, la liberté de la presse et la libération de tous les détenus.
Depuis le 20 février, des marches, rassemblements et sit-in ont eu lieu dans diverses villes du Maroc, rappelle-t-on.
Les forces de sécurité sont intervenues plusieurs fois pour les disperser violemment. Ces interventions contre les manifestations pacifiques pour le changement ont été dénoncées par Amnesty international, la Commission européenne et la Ligue internationale des droits de l’homme. (SPS)