Rome, 26 sept 2011 (SPS) Le Premier ministre, Abdelkader Taleb Oumar, a averti dimanche que l’exaspération et la frustration du peuple sahraoui face à l'impasse dans laquelle se trouve leur cause risquaient de conduire à l'irréparable.
"Les Sahraouis, et surtout les jeunes, sont aujourd'hui exaspérés et frustrés par le fait que le règlement de leur question sacrée est dans l'impasse, à cause des tergiversations et de l'entêtement du Maroc", a indiqué à l'APS Abdelkader Taleb Oumar, au lendemain de la tenue en Italie, de la 3ème conférence internationale des villes solidaires avec le peuple sahraoui.
"Il est par conséquent à craindre que cet état de fait ne conduise à l'irréparable qui ne manquerait sans doute pas d'avoir des conséquences négatives sur la stabilité et la sécurité de la région méditerranéenne dans son ensemble", a-t-il averti.
Dans ce cadre, il a précisé que "les délégués au prochain congrès du Front Polisario pourraient prendre des décisions extrêmes (reprise de la lutte armée) que personne ne veut ni ne souhaite, du fait que les autorités sahraouies ont depuis 20 ans privilégié les moyens politiques pour le règlement du conflit sahraoui".
A cet égard, il a appelé "la communauté internationale et surtout l'Union européenne, à intervenir en faisant pression sur le Maroc, pour trouver au plus vite une solution politique négociée à la question sahraouie qui passe par l'accession du peuple sahraoui à son droit à s'autodéterminer".
Evoquant la 3ème conférence des villes solidaires avec le peuple sahraoui, Abdelkader Oumar a indiqué qu’elle a été "très importante de par le nombre d'élus locaux et des associations de la société civile présents, qui a dépassé les quatre cents".
Il a ajouté que cette rencontre intervenait "au moment où tout le monde parle de mouvements et de +printemps+ arabes, alors que la question sahraouie est mise à l'écart. C'est pourquoi, sa tenue signifie que le peuple sahraoui est en droit de défendre son avenir et son droit à l'autodétermination".
"Il est du devoir de tous de sauver la paix au Sahara Occidental parce que le peuple sahraoui n'en peut plus d'attendre pour accéder à ses droits reconnus par la communauté internationale", a souligné le Premier ministre sahraoui, qui a réitéré son appel à la communauté internationale pour que soient exercées "des pressions sur le Maroc afin de l'amener à se plier au droit international "pour éviter à la région maghrébine et méditerranéenne de nouvelles tensions".
Revenant sur les décisions de la 3ème conférence, il s'est félicité du contenu de la déclaration finale des travaux, qui a mis l’accent pour la première fois sur le développement des zones sahraouies libérées, en appelant pour ce faire à renforcer la coopération avec le peuple sahraoui et lui permettre de reconstruire ces zones et les repeupler.
Il a salué la décision des participants de poursuivre le soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, notamment en saisissant par écrit, les instances internationales afin qu'une solution juste conforme aux nombreuses résolutions des Nations unies soit trouvée au conflit sahraoui.
Abdelkader Oumar a également évoqué l'appel de la Conférence au respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, rappelant la revendication des Sahraouis d'élargir les attributions de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme.
Dans ce cadre, il a indiqué que les Sahraouis continuaient de demander cet élargissement des attributions de la mission, en souhaitant qu'un Etat comme la France "cesse de saborder ces efforts".
Abordant la prochaine session de la Commission de décolonisation des Nations unies, qui s'ouvrira début octobre, il a fait savoir que la délégation sahraouie remettra au débat toutes ces revendications, dans l'espoir de sortir de la situation de blocage du règlement de la question sahraouie. (SPS)
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