Paris, 5 avr 2018 (SPS) La vie des cinq prisonniers sahraouis, au 27e jour de leur grève de la faim illimitée dans les prisons marocaines, sont "en danger", a alerté jeudi l'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), demandant au Maroc l'application du droit international humanitaire.
"Au Maroc, 27e jour de grève de la faim illimitée pour cinq prisonniers politiques sahraouis. Il est urgent de les soutenir", a lancé cette organisation française, faisant remarquer qu'il s'agit pour ces prisonniers d'opinion sahraouis de demander l'application du droit international humanitaire.
Parmi leurs revendications, l'AARASD énumère dans un communiqué leur transfert à proximité de leur famille, résidant dans le territoire occupé du Sahara occidental, dénonçant leur mise à l’isolement, les privations, les mauvais traitements et l’absence de suivi médical.
"A la veille de la réunion fin avril du Conseil de sécurité consacrée au règlement du conflit sahraoui, cette grève de la faim est une alerte pour le secrétaire général des Nations unies, l’ONU devant œuvrer au respect des droits de l’homme dans le territoire non autonome du Sahara occidental", a affirmé l'association, demandant aux associations de défense des droits de l'homme de soutenir les prisonniers en grève de la faim en s’adressant aux autorités marocaines afin que "très vite elles ouvrent des négociations avec les grévistes".
"Quatre d’entre eux, épuisés, ont dû abandonner le mouvement à la prison d’Aït Melloul, demandant le respect des règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus, ces règles Nelson Mandela que la communauté internationale a adoptées en 2015 et qui affirment la dignité des détenus en tant qu’être humains", a-t-elle indiqué.
Le 12 février dernier, rappelle-t-on, les deux avocates françaises, Ingrid Metton et Olfq Ouled, des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont été expulsées du Maroc et empêchées ainsi de leur rendre visite dans les prisons dispersées sur le territoire marocain, à Kénitra, Tiflet, Aarjate, Casablanca, Aït Melloul et Bouizakarne, souvent à plus de mille kilomètres de leur lieu de résidence.
Pour l'AARASD, cette expulsion "contredit, là encore, des principes éminents rappelés par l'Observatoire international des avocats en danger (OIAD)" au retour des deux avocates qui mentionnent que "les pouvoirs publics doivent veiller (notamment) à ce que les avocats puissent s'acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles, sans entrave, sans intimidation ni harcèlement et sans ingérence indue".
L'association rappelle également le cas de Claude Mangin-Asfari, l’épouse française d'un des prisonniers du groupe de Gdeim Izik, Naâma Asfari, privée du droit de visiter son mari en prison et relève que ce "dossier" est "bien connu" des autorités françaises qui "semblent rencontrer de grandes difficultés à +convaincre+ leur allié et ami de respecter ce droit de visite pourtant élémentaire".
A cet effet, l'AARASD demande le respect des droits élémentaires des prisonniers sahraouis et leur transfert dans une prison à proximité de leur famille résidant au Sahara occidental. (SPS)
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