Paris, 14 mars 2017 (SPS) L’Association des amis de la RASD en France a exprimé s’est dit profondément préoccupée par les conditions dans lesquelles se déroulent ce nouveau procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, regrettant l’expulsion et pour la troisième fois de Mme Claude Mangin Asfari qui souhaitait légitimement assister à l’audience où son mari, Anaama Assfari, doit comparaître.
"L’expulsion de notre amie Claude Mangin Asfari, les conditions dans lesquelles se déroulent ce nouveau procès sont très préoccupantes. Le Maroc enfermé dans sa logique coloniale ancienne de 40 ans, va-t-il être en mesure de tenir un procès équitable ?", s’est interrogé l’AARASD dans un communiqué dont une copie est parvenue à SPS.
"La présence d’observateurs délégués par les chancelleries présentes à Rabat, par les Institutions internationales sera seule en mesure de l’imposer et de conduire très vite à la libération de ces prisonniers, a estimé l’association.
L’Association des Amis de la RASD a rappelé avoir expressément demandé depuis décembre à l’Ambassadeur de son pays à Rabat, sans encore recevoir de réponse…, soulignant qu’"il est encore temps que notre pays (la France) s’engage en faveur de la bonne justice !".
Le collectif d’avocats français, défendant les détenus politiques sahraouis dans le cadre du procès de Gdeim Izik, a affirmé lundi que le nouveau procès, qui s'est ouvert lundi à Rabat, se déroule dans des conditions ‘‘tout à fait inéquitables’‘.
‘‘Nous, avocats des accusés poursuivis dans le cadre du procès de Gdeim Izik, nous nous battons depuis des années pour faire respecter les droits fondamentaux de nos clients. Depuis plus de six ans, ces derniers subissent de multiples violations : tortures et mauvais traitements, détention arbitraire, condamnation sur la base d’aveux forcés, violation des droits de la défense et du droit à un procès équitable, sans compter les représailles visant à les punir pour avoir revendiqué leurs droits’‘, ont-ils indiqué lundi dans un communiqué.
Les avocats ont affirmé que le nouveau procès, débuté le 26 décembre 2016, ‘‘se déroule dans des conditions tout à fait inéquitables mais nous restons à leurs côtés’‘.
Le collectif d’avocats français a dénoncé que la présomption d’innocence des militants sahraouis est ‘‘chaque jour bafouée’‘, rappelant que les prisonniers politiques sahraouis sont maintenus en détention provisoire ‘‘sur la seule base de leurs aveux forcés’‘.
‘‘Ils sont diffamés par les médias marocains. Nous sommes empêchés de nous entretenir avec eux dans le respect de la confidentialité des échanges clients-avocats.
Les avocats assistent à leur procès dans une cage en verre d’où ils ne peuvent pas suivre les débats, pendant que leurs parents, interdits d’entrer dans la salle d’audience, se font malmener voire tabasser devant le tribunal’‘, ont-ils ajouté, soulignant que leurs plaidoiries sont ‘‘systématiquement interrompues’‘.
Ils dénoncent également que les magistrats marocains rejettent leurs mémoires ‘‘arbitrairement, sans fondement juridique valable’‘, indiquant qu’ils sont ‘‘insultés’‘ dans la salle d’audience et ‘‘tout simplement empêchés’‘ de défendre leurs clients, en violation ‘‘manifeste’‘ du droit à un procès équitable.
Par ailleurs, les avocats ont tenu à démentir l’information rapportée par un site marocain indiquant qu’ils allaient se retirer de la défense.
‘‘Si, pour défendre nos clients, nous avons accepté les injures et les insultes, quel affront insupportable les autorités ont-ils prévu de nous infliger pour qu’elles anticipent ainsi notre départ’‘, se sont-ils demandé.
Lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier à l’Assemblée française ces mêmes avocats avaient dénoncé un ‘‘simulacre’‘ de procès qui doit reprendre ce lundi Le député de la Gironde (sud-ouest de la France), Noël Mamère, avait déclaré à cette occasion que ‘‘nous sommes confrontés à un procès inéquitable’‘, appelant la France, pays des droits de l’homme, à jouer un rôle et ‘‘dire son indignation face à ce procès ‘caricature’’‘.
‘‘Nous ne pouvons accepter que ce procès se tienne dans ces conditions et la France doit dire son mot’‘, avait-il dit devant quelques journalistes français, faisant remarquer que le Maroc a ‘‘beaucoup d’amis dans cette maison (Assemblée française) et dans la presse française’‘.
La reprise du procès des militants sahraouis intervient au moment où une campagne de soutien et de solidarité internationale est menée en faveur des prisonniers injustement condamnés par un tribunal militaire.
Des appels sont également lancés pour juger les responsables marocains des ‘‘détentions arbitraires’‘.
Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis.
Pas moins de 24 militants et défenseurs des droits de l'Homme sahraouis ont été arrêtés dans une opération militaire marocaine ayant visé le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. (SPS)
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