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Texte intégral de la lettre du Président sahraoui à son homologue tunisein en tournée dans le Maghreb

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Bir Lehlu le, 06 février 2012
Son Excellence Président Moncef  Marzouki
Président de la République de Tunisie
Palais présidentiel – Tunis - Tunisie

 Excellence Monsieur le Président et cher frère,
Je profite de cette occasion pour vous adresser les félicitations les plus chaleureuses, en mon nom propre et au nom du peuple et du gouvernement de la RASD, à l'occasion du premier anniversaire de la victoire de la révolution de la Tunisie au moment où son peuple fier savoure les brises de la liberté et la dignité, étant un résultat inévitable de ses sacrifices séculaires et son patriotisme inné pour la liberté, la justice et la démocratie.
Le peuple tunisien a enregistré une épopée humaine sublime à travers la "Révolution du Jasmin", dans laquelle se sont harmonisés les slogans des jeunes, ragaillardis de voix appelant à l'émancipation et les youyous des femmes, placées dans la ligne de front et de la confrontation depuis le début de la révolution, avec la sagesse des hommes, comme votre Excellence, qui ont  pacté pour consentir le sacrifice pour la Tunisie, en contrepartie de la dignité et la liberté de son peuple.

De telles valeurs de liberté, de dignité et de démocratie, qui ont guidé l'esprit de la révolution du peuple frère de la Tunisie, sont celles-là même pour lesquelles le peuple sahraoui a combattu la domination coloniale espagnole dans les années soixante et soixante-dix du siècle dernier, et qui guident encore aujourd'hui ses dernières batailles contre l'occupation marocaine, avec toute la ténacité et la certitude de l'inéluctabilité de la victoire. Au moment où nous vous félicitons, le peuple sahraoui se féliciter également. La victoire de votre révolution est un stimulant moral significatif dans sa lutte nationale pour le respect de son droit au libre choix et l'autodétermination à travers un référendum, démocratique, transparent et équitable, sous la supervision de la communauté internationale, tel que stipulé dans la Charte de l'Organisation des Nations Unies et de l'Union africaine.
 

Excellence Monsieur le Président,
L'impasse dans les efforts des Nations Unies pour régler le conflit du Sahara occidental sur lesquels nous avons misé pour arrêter la guerre et mettre fin aux souffrances des deux peuples frères, sahraoui et marocain, est causé par le changement brusque de la position de la partie marocaine qui a tourné le dos à ces efforts en dressant des objections sur certains points  
du plan de règlement des Nations Unies et de l'Afrique, comme les normes devant établir le corps électoral à tel point qu’il a même rejeté le principe de règlement pacifique pour lequel la Mission des Nations Unies se trouve dans la région depuis 1991 en vertu du laquelle nous avons tous consenti à la paix, en acceptant le principe d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, qui a été approuvé par les Nations Unies depuis 1966, et qu’elle confirme chaque année.


Le désengagement du Royaume du Maroc de ses serments annoncés par Sa Majesté feu le Roi Hassan II dans le sommet de l'Organisation de l'unité africaine à Nairobi en 1981, et sa décision d'accepter le verdict du référendum d'autodétermination dans le conflit, conjugués aux efforts subséquents, vigoureux et honnête pour tourner une page douloureuse de la nation arabe et de l’histoire des relations entre les deux peuples sahraoui et marocain, a été un coup asséné au processus de règlement et un tournant très grave dans le conflit qui a failli le ramener à la case départ à de nombreuses reprises, et il est maintenant ouvert à toutes les possibilités.

Des perspectives qui ne sont pas de bonnes augures  si l’on considère l'atmosphère de tension et d'agitation, la militarisation et la répression brutale pratiquée quotidiennement  par les autorités marocaines contre les civils sahraouis dans les villes occupées du Sahara occidental, qui développent un soulèvement populaire pacifique depuis mai 2005, appelant à un seul jour de démocratie qui permettra au peuple sahraoui d’exercer son droit légitime à l'autodétermination en toute liberté.


Excellence Monsieur le Président,
Le conflit armé au Sahara occidental a été déclenché à la fin de 1975, à un moment où le peuple sahraoui se préparait à récolter les fruits de longues années de lutte politique et armée contre le colonialisme espagnole, qui avait débuté depuis le début du XXe siècle contre l'Espagne et la France, sous la forme d’une lutte populaire spontanée contre toutes les formes d'occupation étrangère au Sahara occidental et dans les pays voisins.

Avec le début des années soixante et l’émergence d’une élite d’intellectuels sahraouis une prise de conscience du peuple sahraoui rejetant la colonisation de l'Espagne a commencé à prendre des proportions plus organisées, en particulier avec la naissance du "Mouvement pour la libération du Sahara", dont le leader, feu Mohamed Sid Brahim Bassiri, enlevé,  immédiatement après le massacre du quartier massacre de Zemla dans la ville d’El Aaiun,  le 17 Juin, 1970.

Dans le prolongement de ce mouvement, et dans le contexte des guerres de libération nationale en Afrique, et partant de l’attachement des Sahraouis au respect du droit à la liberté et l'indépendance, naquit  le Front Populaire pour la Libération de la Sakia El Hamra et Rio de Oro, "Polisario", le 10 mai 1973. Il procédera immédiatement, en parallèle avec l’encadrement  et l'organisation du peuple sahraoui au milieu de la lutte armée contre les garnisons de l'armée espagnole à divers points du Sahara occidental jusqu'à contraindre  Madrid, à se plier à la volonté de la communauté internationale et à accepter l'organisation du référendum d'autodétermination dans la première moitié de 1975, à travers une lettre adressée par le ministre des Affaires étrangères de l'Espagne à l'Organisation des Nations Unies (1974).

Cette nouvelle position de l'Espagne a amené rapidement le Maroc à exprimer ses véritables intentions, en collaboration avec la Mauritanie à l'époque, en déclarant avoir des droits historiques à eux dans la région. L'Assemblée générale des Nations Unies, saisie de la question, se réunira le 29 Décembre 1974 pour  émettre sa décision n ° (29) -3292. La Résolution demanda alors son avis consultatif à la Cour de Justice internationale et envoya également une mission d’investigation des Nations Unies dans la région et vers les pays voisins.

Le 16 Octobre 1975, la Cour de Justice (CIJ) émit son prestigieux avis consultatif sur la question, qui constitue un cadre juridique spécifique de la nature du conflit au Sahara occidental, comme étant un conflit de décolonisation et devant être réglé conformément au droit international par le biais d'un référendum du peuple sahraoui, conformément à la résolution appropriée 1514 de l'Assemblée générale des Nations Unies approuvé en 1960.

Nonobstant la volonté du Maroc d’envahir le territoire, l’avis de CIJ était clair et ne se prêtait à aucune autre interprétation. Dans son verdict, alinéa, n ° 162, il stipule que  "les éléments et les informations disponibles chez la Cour, ne prouvent pas l'existence d’aucune relation de souveraineté entre le territoire du Sahara occidental d'une part, et le Royaume du Maroc et l’ensemble mauritanien d'autre part. Par conséquent, le tribunal ne voit pas de liens juridiques qui influent sur l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations Unies, au sujet de la décolonisation du Sahara occidental, en particulier l'application du principe de l'autodétermination à travers l'expression libre des habitants autochtones du territoire de leur volonté ".  

Le rapport de la mission d'enquête des Nations unies publié le 12 Octobre 1975, quatre jours seulement avant la publication de l’avis de la CIJ,  constitue  un document historique, témoin du consensus du peuple sahraoui pour le choix de la libération et l'indépendance nationale et son rejet des velléités expansionnistes exprimées par le Maroc et la Mauritanie de l'époque. Il stipule en effet que "la grande majorité de la population sahraouie, ou du moins les personnes interrogées par la mission, ont exprimé leur rejet total des revendications des parties marocaine et mauritanienne, et ont exprimé leur soutien aux objectifs de l'indépendance du Front Polisario. "

Malgré tout cela, le Maroc s’est engagé dans son aventure expansionniste faisant fi de la légitimité  internationale et  des aspirations des habitants du Sahara occidental, ainsi que des enseignements de notre religion islamique et des exigences de notre appartenance et notre avenir arabe et maghrébin. Une aventure ayant laissé une plaie ouverte qui saigne toujours, où les deux peuples, sahraoui et marocain s’entretuent  manquant ainsi  des rendez-vous avec l’histoire qui dicte la nécessité de l’unité et de la complémentarité sur la base du respect et de la reconnaissance mutuelles  et non sur la base de l'exclusion et la domination par l'intimidation, la torture et la déportation.
 
Et à l’instar de tous les régimes coloniaux et répressifs qui ont failli dans leurs estimations,
 y compris le régime tunisien, qui a été tombé par les masses de la Tunisie après plus de deux décennies d'autoritarisme, le Maroc avait programmé durant l'automne 1975 "une tournée militaire" pour une semaine dans le Sahara occidental, qu’il estimait suffisante pour éliminer les Sahraouis et avorter ainsi et pour de bon leur aspiration à la liberté. Et à l’instar de la révolution tunisienne qui s’est soulevé flamboyante des cendres de l'oppression et qui a arraché sa victoire au début de l'année dernière, les Sahraouis ont prouvé, tout au long des années de guerre  un courage inégalé, transformant ainsi la courte tournée d’une semaine en des décennies de résistance, de ténacité et d’attachement à leur droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance.

Excellence, Monsieur le Président,
L'erreur du Maroc dans ses calculs à engendré la guerre contre le peuple sahraoui. Une option qui nous a été imposée et en particulier quand il s'agit de la faire contre la population sœur et musulmane marocaine à laquelle nous sommes liés par les contrats de l'arabisme, la religion et l'éthique du bon voisinage, une grande valeur dans la culture bédouine sahraouie.

En dépit de notre infériorité numérique et le peu de moyens dont nous disposons, nous avons mené une guerre nationale farouche, qui a conduit au début de l’an 1979, à la sortie de la Mauritanie et a démontré, preuves à l’appui, qu’aucune force au monde ne peut venir à bout de la volonté du peuple sahraoui d être libre et d'exercer son et inaliénable à l'autodétermination par le biais d'un référendum libre, démocratique et impartial tel que stipulé dans la Charte,  réglementations et résolutions de l'Organisation des Nations Unies.

Et puisque que la "reconnaissance de l'erreur et sa rectification forment les qualités des hommes sages", le Roi Hassan II, que Dieu ait son âme, a annoncé, lors du Sommet de l'Organisation de l'unité africaine, tenue à Nairobi en 1981, un changement fondamental dans la position marocaine, en acceptant les résolutions de l'ONU appelant à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination.  Cette déclaration, expression profonde d’une prise de conscience de la tragédie et la catastrophe engendrées par la confrontation, traduit un sens partagé des Marocains et Sahraouis, à la fois des douleurs de la guerre fratricides destructrice et d’une aspiration confiante pour un avenir capitalisé appelé à être encore plus brillant.
Dans le même contexte, il faut rappeler le discours historique de Feu Hassan II devant la 37ème session de l’Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (Septembre 1983), affirmant : "le Maroc vous prend à témoin qu’il veut le référendum et qu’il est prêt à l’organiser demain si vous le voulez et disposé à mettre en œuvre toutes les facilités pour la déploiement d'observateurs internationaux et le cesser le feu afin d'organiser une consultation populaire  juste et  impartial ... le Maroc s'engage devant vous à respecter tout résultat de ce référendum ". C’est là un compromis du Maroc et une dette reconnue par ce dernier devant Dieu, devant le peuple sahraoui et devant le monde, non encore soldée à ce jour, malgré plus de deux décennies écoulées depuis le cessez-le-feu entre les parties, le déploiement de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (MINURSO) dans la région et la tenue d'un nombre illimité de cycles de négociations directes entre les parties.

Une question légitime et évidente se pose toujours : Pourquoi le Maroc rejette le référendum? Pourquoi cet engagement sans équivoque à se conformer à son organisation et au respect de  ses résultats a été renié depuis l'origine alors que la Mission des Nations Unies ait réussi à achever les trois quarts du travail nécessaire à son organisation? La réponse, dans le prolongement de l’évidence de la question, se résume dans la citation d’un homme de notoriété internationale, à savoir, le militant du Timor oriental, le président Ramos Horta : "Qui craint le référendum, a peur de la vérité."

Excellence, Monsieur le Président,
En parallèle avec le rejet du principe de référendum d'autodétermination, le Maroc à commis des atrocités et des violations flagrantes du droit de civils sahraouis sans défense dans la partie occupée du Sahara Occidental. Ces violations ont accompagné l'occupation marocaine depuis les années soixante-dix à travers les campagnes d'enlèvements en masse, les disparitions forcées, les tortures graves, ayant  atteint le point de balancer dans l’air des Sahraouis depuis des avions militaires ou de les enterrer vivants dans des fosses communes, comme en témoignent plusieurs rapports internationaux des droits de l'homme et des témoignages de survivants sahraouis des mouroirs et autres caches de détention secrète marocaines.

A l’heure actuelle, dans cette deuxième décennie du XXIe siècle, et dans le prolongement du soulèvement pacifique mentionnés ci-dessus, et avec le témoignage d'organisations   de poids à l’instar d’Amnesty International, Human Rights Watch, Front line, l’Organisation internationale contre la torture, l’Office des Nations Unies des droits de l'homme et autres, le Maroc continue à pratiquer des violations pas moins terribles, que celles des années soixante-dix : l'assassinat politique, la torture, le viol, l'emprisonnement sans procès, la black-out devant des journalistes et des missions internationales et l'expulsion des délégations étrangères sur les seuils de l'aéroport de la ville occupée d’El Aaiun.

Malencontreusement, tout cela se passe, en présence d'une mission des Nations Unies dans la province, ce qui nous a amené, avec de nombreux pays et organisations des droits humains, à appeler l'expansion de ses pouvoirs afin d'inclure la possibilité de surveiller et protéger les droits de l'homme dans le pays. Une demande qui soulève le courroux du Maroc, et qui se heurte au veto de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

Une fois encore, une question vient à l'esprit : Pourquoi le Maroc refuse d'attribuer à l'ONU la tâche de  surveiller les droits de l'homme dans le pays? La réponse est évidente, la présence permanente d'un témoin mandaté internationalement qui révèlera au grand jour "Ce qui est caché", qui est certainement plus horrible, n'est pas dans son intérêt.

Les événements sanglants qui ont eu lieu dans la ville d' El-Aaiun occupée en novembre 2010, à plus d'un mois du déclenchement de la révolution du 17 décembre en Tunisie, et, plus précisément, dans le camp de Gdeim Izik que nous considérons comme un +Sidi Bouzid au Sahara occidental+, et les affrontements ultérieurs dans d'autres villes sous occupation marocaine, continuent, à ce jour, à prendre plus d’ampleur, interpellent le Maroc et vous invite, Monsieur le Président, vous qui connaissez bien la révolution et appréciez l’attachement des es peuples à la liberté, à empêcher le Maroc de commettre l’erreur une seconde fois en sous-estimant les capacité du peuple sahraoui à souffler dans les braises de la résistance populaire pour renaître des cendres de l'occupation et l'opacité, dont plus personne n'est dupe.

Votre parcours historique et l'honneur d'être le premier président après la victoire de la révolution, vous place dans une excellente situation, politiquement et moralement, pour convaincre le Maroc à se conformer à l'option démocratique et légitime pour la solution du conflit et permettre au peuple sahraoui de choisir librement son avenir à travers le référendum d’autodétermination

Toute autre approche ne fera que retarder le résultat historique inévitable du triomphe de la volonté des peuples, dont la Tunisie est l’un des derniers exemples le plus poignant. Et comme maghrébins, nous aurons manqué, une fois de plus, une autre date avec l'histoire, sachant que comme l’exigeant l'intérêt supérieur des peuples de la région, il faut accélérer le règlement du conflit du Sahara occidental sur la base du droit et la légitimité internationale, prélude à la réalisation du rêve du Maghreb étant une option stratégique et une garantie réelle de la sécurité et de la prospérité de la région dans un monde dominé par des blocs régionaux et continentaux.


Son Excellence le Président,
Les guerres de libération nationale et la fertilisation croisée des idées des intellectuels et des élites de la région, depuis la réunion de Tanger (Avril 1958), ont été accompagnées par une prise de conscience profonde de l'importance du bloc du Maghreb et des efforts vigoureux à réaliser le rêve de l'unité du Maghreb.

Il est évident que les peuples du Maghreb ne peuvent se sentir en sécurité face à un système qui  n'arrête pas d’ étendre ses tentacules sur des frontières de mercure qui ondulent dans toutes les directions, ayant un appétit vorace de dévorer les pays et les peuples entiers.

Après l’adoption par le Royaume du projet expansionniste du "Grand Maroc", toujours en vigueur à ce jour, il a ainsi envahi la partie occidentale de l'Algérie indépendante en 1963, alors que les blessures de sa guerre nationale n’ont pas encore cicatrisé. Il a refusé de reconnaître l'indépendance de la République islamique de Mauritanie jusqu'à l'année 1970, et il a entrepris l'invasion militaire illégale du Sahara Occidental en 1975. Ce fut là un coup fort asséné au projet magrébin et une volte-face contre les conditions minimales de coexistence et d’assistance, à savoir, la reconnaissance mutuelle et la  coexistence réciproque, entre tous les peuples de la région et le respect de leur droit d'exister.

La politique expansionniste marocaine est responsable de l'étouffement,  dans son berceau, du rêve civilisationnel du Maghreb. Les efforts visant à le réanimer buttent encore sur la présence coloniale marocaine au Sahara occidental. L’exemple bédouin sahraoui recommande qu’"il ne faut pas soigner la peau du chameau avant de le tondre", nous interpelle pour rappeler que les  dans la région, notamment la Déclaration de Zéralda (1988) et le Traité d’édification (1989), prouvent l’impossibilité du rêve au moment où l’un des pays de la région continue dans sa politique expansionniste en occupant un pays et en colonisant un peuple voisin appartenant à la même région, géographiquement, culturellement, socialement et humainement, concerné et par son présent et son avenir au même titre que ses autres composantes.

La construction du Maghreb sur des bases solides, afin d'assurer les conditions de survie dans le concert des nations ne peut se faire que sur la base du respect de la légitimité, du droit international et du triomphe des valeurs de la démocratie, de la liberté et de la justice en donnant au peuple sahraoui ce qu'il mérite, son droit à l'autodétermination en toute liberté.

Comme l’a bien attesté l’histoire de la région, que tout effort visant à construire l'Union sur le cadavre du peuple sahraoui serait voué à l'échec inévitable. Les expériences semblables dans l’environnement la plus proche, l'Union européenne par exemple, ont prouvé que les grands conglomérats réussissent quand ils englobent les peuples et les nations, grandes et petites sur un pied d'égalité et sur la base de l’existence et de la reconnaissance mutuelle de la souveraineté. A Bruxelles, le Luxembourg s’assied aux côté la France, Malte aux côté de  l'Italie et prochainement la Lishtenshtein  pourra s’asseoir aux côté de l’Allemagne. Les pays européens ont réussi parce qu'ils se sont débarrassés de l’embarras de l’histoire et la géographie pour un objectif plus noble dont les Européens récoltent aujourd’hui les fruits.          

Excellence Monsieur le Président, le Maroc est appelé à s’affranchir de l’expansionnisme qui le maintient encore dans sa colonisation du Sahara occidental, en particulier depuis que la communauté internationale lui a donné la meilleure chance de recourir à l’arbitrage des urnes et la volonté du peuple.

Les tentatives du Maroc d'user du +noble objectif+ de l'Union du Maghreb arabe pour légitimer le massacre du peuple sahraoui et contourner son droit à l'existence sont, outre le fait d'être immorales, sont vouées à l'échec comme leurs prédécesseurs.

Un poète du Maghreb avait bien dit:
Si le peuple décide d’avoir une vie meilleur, Dieu répondra

S'il vous plaît accepter, Monsieur le Président et cher frère, ma très haute considération et mon profond respect




                    Mohamed Abdelaziz,
   Secrétaire général du Front Polisario,
Président de la République arabe sahraouie démocratique