Paris, 14 avr 2021 (SPS) Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les peuples (MRAP) a condamné mardi dans un communiqué la décision du parti d'Emmanuel Macron "La République en marche" (LREM) d'ouvrir une antenne dans la ville occupée de Dakhla, affirmant qu'elle entérinait l'occupation du Sahara Occidental.
"Cherchant à satisfaire toujours davantage les exigences marocaines, Emmanuel Macron a franchi un pas supplémentaire quelques jours avant la réunion du 21 avril du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au Sahara occidental", a déploré le mouvement dans son communiqué.
"Son parti, La République en marche a fêté son 5ème anniversaire en annonçant l’ouverture d’un comité à Dakhla au Sahara occidental occupé. Premier pas pour l’ouverture d’un consulat français ?", s'est interrogé le MRAP.
Par ce geste, le parti LREM, " qui n’a pas pu prendre cette décision sans le feu vert d’Emmanuel Macron, entérine l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc et bafoue le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il déploré, avant de s'interroger une fois encore : " Est-ce un faux pas ou un geste délibéré ?Emmanuel Macron a-t-il l’intention de prendre le relais de Donald Trump qui avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?".
Se déclarant "solidaire" de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, le MRAP a condamné la décision du parti présidentiel LREM..
Il a rappellé que depuis des années, la France constitue "un des principaux obstacles" à la solution du conflit au Sahara occidental".
"Aux Nations unies, elle s’oppose à la mise en œuvre du référendum d’autodétermination et va même jusqu’à empêcher l’extension du mandat de la Mission des Nations unies (Minurso) au respect de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental", a relevé le MRAP.
"Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, qui s’est entretenu le 8 avril avec son homologue marocain, Nasser Bourita, a une nouvelle fois soutenu le plan d’autonomie marocain qui ne respecte pas le droit à autodétermination du peuple sahraoui. Il n’a pas dit un mot sur les graves violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, récemment dénoncées par Amnesty international", s'est indigné le mouvement.
Sur le plan européen, la France a également " bloqué la mise en œuvre les arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) qui confirment que le Maroc et le Sahara occidental sont " deux entités distinctes et séparées", a-t-il encore rappelé.
"Le Maroc et le Front Polisario sont en guerre. Pour sortir de l’impasse actuelle, le Conseil de sécurité des Nations unies doit décider l’organisation rapide du référendum autodétermination qui permettra au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir", a plaidé Le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les peuples.(SPS)
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