Washington, 27 juil 2016 (SPS) L’envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon au Sahara Occidental, Christopher Ross, peine toujours à obtenir la coopération de Rabat pour la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, a indiqué mercredi le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Boukhari Ahmed.
"Nous sommes prêts à répondre positivement à la demande du secrétaire général et de son envoyé spécial (pour la relance des négociations) mais nous avons compris que Christopher Ross éprouve toujours des difficultés à obtenir la coopération du Maroc", a déclaré M. Boukhari au lendemain d’une réunion du Conseil de sécurité sur la Minurso qui a souligné la nécessité de relancer le processus onusien au Sahara Occidental.
Ross a fait part au représentant du Front Polisario, au cours d’une rencontre tenue mardi à New York, des blocages dressés par les autorités marocaines et qui font obstacle à la relance du processus des négociations.
Christopher Ross, chargé par Ban Ki-moon de reprendre la médiation entre les deux parties (le Front Polisario et le Maroc), est toujours entravée dans sa liberté de mouvement.
Le Maroc qui avait tenté de le pousser à la sortie en 2012 l’avait par la suite déclaré "persona non grata" dans les territoires sahraouis occupés.
Le représentant du Front Polisario a ajouté que le Conseil de sécurité avait réaffirmé mardi la nécessité de relancer le processus onusien tel qu’exprimé dans sa résolution d’avril dernier.
Dans cette résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu'à 2017, le Conseil de sécurité a souligné l’importance de poursuivre le processus de préparation pour un cinquième round de négociations sur le statut final du Sahara Occidental et a chargé le chef de l’ONU de lui présenter au moins deux rapports par an pour l’informer du déroulement des discussions.
En évoquant la Minurso, le représentant du Front Polisario a affirmé que "le Maroc a été désavoué par les faits et par la volonté du Conseil de sécurité de rétablir les activités de cette mission".
Le Maroc qui avait déclaré que sa décision sur la Minurso était irréversible a fini par céder à la volonté du Conseil de sécurité et du secrétariat général de l’ONU en acceptant le retour à El Aaiun d’un premier groupe du personnel civil de cette mission.
"Le retour de la Minurso est un coup dur à la position exprimée par le Maroc qui avait affirmé, il y a quelque mois, que sa décision était irréversible", a-t-il relevé.
"Le secrétariat général de l’ONU a exprimé son engagement d’assurer le retour des autres groupes de la composante civile de la Minurso dans les prochaines semaines", a fait savoir M. Boukhari. Cela dépendra également de l’achèvement de l’opération de recrutement des effectifs de la Minurso, dont plusieurs employés sont en fin de mandat.
Par ailleurs, le représentant du Front Polisario a indiqué que l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA) ne peut pas être soumise à condition.
"Si le Maroc veut adhérer à l’Union africaine il doit accepter la réalité internationale de la RASD et respecter scrupuleusement les règles" de cette organisation panafricaine, y compris le principe de l’intangibilité des frontières qui assure le respect des limites territoriales de la République sahraouie.
De même le représentant du Front Polisario a affirmé "qu’il n’y a eu aucun document signé par 28 pays africains demandant le retrait de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) de l’Union africaine. "C’est de la pure propagande", a-t-il ajouté à ce propos.
"Quelque pays sont en faveur de notre retrait de l’UA. Ils sont des colonialistes francophiles qui sont aux ordres de Paris", a déclaré M. Boukhari. Et d’ajouter "qu’au-delà de cette agitation, le Maroc ne va pas demander son adhésion à l’UA" car cette demande implique la reconnaissance de la RASD. (SPS)
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