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Les députés européens dénoncent le chantage exercé par le Maroc sur l’UE

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Bruxelles, 04 sept 2017 (SPS) De nombreux eurodéputés ont exprimé leurs  "vives préoccupations" face aux atteintes aux libertés publiques au Maroc, aux violations des droits de l’homme au Sahara occidental, à l’accentuation  des inégalités sociales et à la régression constatée en matière de respect des droits des femmes, dénonçant le chantage exercé par les autorités  marocaines qui n’ont toujours pas accrédité la nouvelle chef de la délégation de l’UE à Rabat, plusieurs mois après sa nomination.
 
Qualifiant l’attitude marocaine concernant l’accréditation de l'ambassadeur de l'UE  de "mauvais signe", l’eurodéputé espagnol, M. Jordi Solé qui s’exprimait lors d’une réunion consacrée à la présentation d’un compte rendu d’une mission au Maroc de la commission des Affaires étrangères (AFET) au Parlement européen, a estimé que cette attitude "ne va pas dans la bonne direction" pour l'avenir des relations UE-Maroc.
Après plusieurs mois d’attente, la nouvelle chef de la délégation de l’UE au Maroc, Claudia Wiedey n’a toujours pas reçu l’agrément pour prendre ses fonctions officiellement à Rabat.
Le Président de la Commission des Affaires étrangères (AFET), M. David McAllsiter était contraint d’annoncer en séance le report d’un échange de vues à huis clos prévu le jour même (le 30 août dernier) avec Mme Wiedey, faute de son accréditation par le Royaume chérifien.
Le Maroc veut utiliser cette carte pour exercer une pression supplémentaire sur l’UE dans le contexte de négociations entre les deux parties sur l'adaptation de l'accord d'association UE-Maroc aux dispositions prévues dans l’arrêt de la cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 qui a conclu que les accords d’association et de libéralisation UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, considéré par la Cour de justice comme un territoire "distinct et séparé" .
Le Maroc utilise également la carte  migratoire  comme  levier de pression et de chantage sur l’UE, comme le relève les chiffres en constante augmentation de migrants clandestins transitant par le territoire marocain vers l’Europe, via l'Espagne.
Le député européen a souligné, d’ailleurs, que la visite de la délégation de la Commission AFET au Maroc en juillet dernier est intervenue dans un contexte de "crise dans le Rif, qui persiste encore", insistant sur  l’impératif du respect des droits de l’homme, ainsi que de l’arrêt de la  CJUE du 21 décembre 2016 et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Abondant dans le même sens, l’eurodéputé Klaus Buchner a rappelé la nécessité d’appliquer l’arrêt de la CJUE, conformément aux principes qui régissent l’UE, et a dénoncé par la même occasion les violations des droits de l’Homme et les "actions marocaines extrêmement brutales" contre les sahraouis dans les territoires occupés, exhortant l’UE à "ne pas adopter la politique de l'autruche". (SPS)
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