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Engagement des deux parties à poursuivre les pourparlers malgré le rejet marocain de l'autodétermination

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Genève, 07 déc 2018 (SPS) Le Maroc et le Front Polisario se sont engagés jeudi à Genève à poursuivre les pourparlers pour le règlement du conflit du Sahara occidental, vieux de plus de 40 ans, malgré le rejet du Maroc du principe de l'autodétermination.
Après le départ des Espagnols du Sahara occidental, le Maroc a envahi le territoire, pourtant déclaré non autonome par les Nations unies, et l'occupe illégalement malgré les résolutions de l'Assemblée générale de l'Onu et du Conseil de sécurité qui soulignent que la solution du conflit doit passer par l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
À l'issue des travaux de la table-ronde, l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unis pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a indiqué dans un point de presse que les discussions, de deux jours de la table-ronde, initiée par lui-même, étaient "intensives", félicitant les délégations pour leur "engagement ouvert et dans un esprit de respect mutuel".
Il s'est dit "très heureux" de relever que les délégations, notamment le Maroc et le Front Polisario, "se sont engagées à poursuivre leurs efforts", espérant que ce processus "sera guidé avant tout par un souci des hommes et des femmes, des enfants et des jeunes du peuple du Sahara occidental". Horst Kohler s'est dit encore convaincu qu'une solution "pacifique" à ce conflit est "possible".
Pour leur part, les Sahraouis ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les discussions avec le Maroc dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
"Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au Maroc, c'est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l'attente de la création d'un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties", a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Khatri Eddouh.
Il a estimé qu'il est "bénéfique" de créer cette confiance mutuelle entre les deux parties au conflit, notamment pour ce qui concerne "le respect des droits de l'homme dans les territoires occupés, la libération des prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe de Gdeim Izik, et l'ouverture des territoires occupés pour les journalistes, des observateurs internationaux et les militants des droits de l'homme pour s'enquérir de la situation dans cette partie occupée du Sahara occidental".
La partie marocaine a, cependant, réaffirmé sa position qui fait blocage au processus de négociations et qui rejette d'un trait le référendum d'autodétermination.
Au cours d'une conférence, le chef de la délégation marocaine, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a montré clairement le refus de changer la position de son pays et, à aucun moment, il n'a fait référence à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental en faisant, selon des observateurs, sa propre lecture de la résolution 2440 du Conseil de sécurité.
En effet, la résolution 2440 du Conseil de sécurité avait enjoint, le 31 octobre dernier, le Maroc et le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental, de reprendre les négociations "sans préconditions et de bonne foi" en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Dans ce contexte, la table-ronde, à laquelle l'Algérie et la Mauritanie ont participé en tant que pays voisins et observateurs, devait aboutir à la relance des négociations directes entre le Maroc et le Polisario, mais M. Kohler a préféré, selon toute vraisemblance, à conduire ce format, en convoquant une autre table-ronde au cours du premier trimestre de 2019, dans l'espoir de trouver un terrain d'entente entre les deux parties en conflit.
Dans ce cadre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué que les efforts de l'émissaire onusien "ont permis la tenue de cette réunion de Genève qui crée une dynamique nouvelle dans le processus de règlement de la question du Sahara occidental".
En effet, le premier résultat "positive", estiment des observateurs, aura été le fait de "faire asseoir autour de la même table les deux parties en conflit", après six ans de blocage du processus de négociations.
L'essentiel, pensent-ils, c'est que "nous assistons à une situation de déblocage qui favorisera notamment la reprise des négociations et la mise en œuvre d'une feuille de route" lorsque Horst Kohler passera du rôle de "facilitateur" à celui de "médiateur".
Il faut noter que ce nouveau contexte est rendu possible, admettent-ils, grâce à une "nouvelle approche" des Etats-Unis vis-à-vis de ce dossier où pratiquement ils ont montré leur agacement sur le statu quo.
Le pays de Donald Trump a bataillé, au cours de la dernier session du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, pour que le mandat de Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) soit prorogé de six mois seulement afin de trouver, dans le cadre des prochaines négociations maroco-sahraouies, la solution prônée par les résolutions du Conseil de sécurité.
Cependant, ces mêmes observateurs affichent un certain "scepticisme" quant à l'évolution de la position marocaine sur le dossier, notamment du fait que ce pays, même s'il a reçu, ces dernières années, de lourdes défaites sur le plan du droit international, est toujours soutenu par la France, un des cinq membres du Conseil de sécurité. (SPS)
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