Strasbourg, 12 fév 2019 (SPS) Le responsable de la Commission des relations extérieures auprès du secrétariat national du Front Polisario, M'hamed Khaddad a affirmé mardi que le vote du Parlement européen sur l'accord de pêche Maroc-UE incluant le Sahara occidental occupé est "un obstacle supplémentaire dressé par l'UE au processus de paix mené par les Nations unies pour la résolution du conflit sahraoui".
S'exprimant après le vote du Parlement européen, mardi, sur l'accord Maroc-UE élargi "illégalement" aux territoires sahraouis occupés, M. Khaddad a souligné dans une déclaration faite à la presse que la décision du PE est "une embûche supplémentaire au travail de l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler", ajoutant que ce vote "montre que l'Union européenne joue la pérennité du conflit sahraoui et le statu quo".
M'hamed Khaddad, a considéré également que le vote du PE comme une "rébellion aux décisions de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)", qui avait statué en février 2018 et en décembre 2016 sur l'inapplicabilité des accords commerciaux UE-Maroc au Sahara occidental occupé, désigné dans ces arrêts en tant que territoire "distinct" et "séparé" ne relevant pas de "la prétendue souveraineté marocaine".
Assurant que la CJUE sera saisie de nouveau par le Front Polisario pour contester les accords commerciaux UE-Maroc élargis illégalement au Sahara occidental, le responsable sahraoui a dénoncé le vote du Parlement européen et le rejet par cette instance de l'avis préalable de la Cour de justice avant d'entériner ce texte.
Rappelons dans ce contexte que M. Khaddad a salué lundi dans une déclaration la démarche de l'ONG internationale Human Rights Watch qui a adressé à la veille du vote une lettre au Parlement européen dans laquelle elle a appelé les parlementaires à éviter toute violation du droit international et à solliciter préalablement un avis de la CJUE sur la "légalité" de l'accord de pêche.
"Le Front Polisario se félicite de cette position nette et parfaitement responsable de Human Rights Watch, qui ne peut laisser les parlementaires indifférents", a souligné M. Khaddad, tout en ajoutant que "le Parlement européen devait exercer sa compétence dans le respect du droit, en utilisant une procédure prévue par les textes".(SPS)
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