New York, 23 fév 2017 (SPS) Le Conseil de sécurité, réuni mercredi, a exprimé sa préoccupation face au blocage du processus de paix au Sahara Occidental et au risque qui plane depuis le mois d’aout denier sur la sécurité dans la zone sahraouie d'El Guergarat, en raison de la violation par le Maroc de l’accord 1 du cessez-le-feu signé en 1991 sous les auspices de l’ONU entre le Front Polisario et le royaume du Maroc.
"Plusieurs membres du Conseil de sécurité, y compris des membres permanents, ont exprimé leur préoccupation concernant l’absence de négociations entre les deux parties du conflit", a déclaré le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Boukhari Ahmed, à l’issue de cette réunion tenue à huis clos.
Le Conseil, préoccupé également par le non-retour de la Minurso à la pleine fonctionnalité, a évoqué le rétablissement des activités de cette mission qui a fait l’objet de mesures de rétorsion imposées par le Maroc en 2016.
"L’Uruguay a insisté d’une façon spécifique sur les raisons qui empêchent cette mission de l’ONU chargée d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui d’atteindre la pleine fonctionnalité".
M. Boukhari a déclaré que le Front Polisario était "reconnaissant au rôle joué par l’Uruguay. Ce pays a depuis toujours alerté le Conseil de sécurité sur le risque et la gravité qui résultent de la prolongation de l’impasse politique".
"La question sahraouie est posée d’une façon permanente au niveau du Conseil de sécurité grâce à l’initiative des pays amis de la justice comme l’Uruguay, l’Angola, le Venezuela et la Nouvelle-Zélande", a-t-il dit.
Le représentant du Front Polisario a estimé qu’après cette réunion d’informations, le Conseil devrait "s’engager de manière effective pour préserver la crédibilité des Nations Unies et éviter des développements dangereux avec la persistance du blocage marocain".
Mercredi, le Front Polisario a déclaré que "la diplomatie du silence" a conduit à l’échec du Conseil de sécurité à prévenir les conflits dans les territoires occupés du Sahara occidental.
Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, Volodymyr Yelchenko, le Front Polisario a affirmé qu’il incombait au Conseil de donner un signal de confiance à la communauté internationale sur le règlement de la question sahraouie.
Rappelant la résolution 2285 de 2016 qui souligne la nécessité pour les deux parties du conflit de s’engager dans un cinquième round des négociations, M. Boukhari a regretté qu’aucune mesure n’ait été prise dans ce sens malgré la volonté exprimée par la partie sahraouie de coopérer avec l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross.
La résolution est restée lettre morte, alors que la liberté de mouvement de l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, chargé de dégeler le processus de paix, est toujours entravée par le Maroc.
"L'expulsion du personnel de la Minurso, la persistance de l'obstruction de la mission de l'envoyé personnel du SG de l’ONU et le silence du Conseil" ont encouragé le Maroc à violer l’accord sur le cessez-le feu pour construire une route traversant les territoires sous le contrôle du Front Polisario, a relevé M. Boukhari. (SPS)
020/090/700 231532 FEV 017 SPS