Washington, 03 avr 2013 (SPS) L’organisation internationale des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mardi le président français, François Hollande, à "exercer davantage de pression pour que le Maroc approfondisse ses réformes en matière de droits de l’homme" dont celles des Sahraouis des territoires occupés, à l’occasion de sa visite prévue les 3 et 4 avril à Rabat.
A la veille de cette visite, l’organisation HRW, basée à New York, a déclaré dans un communiqué que "les garanties de respect des droits humains que proclame avec force la Constitution adoptée par le Maroc en 2011, n’ont toujours pas été incorporées dans le droit marocain ni dans les pratiques du gouvernement".
Dans ce sens, elle a affirmé qu’à l’occasion de ses rencontres avec les dirigeants marocains, le président Hollande "devrait exprimer les inquiétudes que soulève l’état actuel des droits de l’homme, notamment la torture de détenus, les procès militaires iniques, les restrictions du droit à la libre expression et la vulnérabilité des enfants employés comme domestiques".
Après avoir dressé, lundi, un rapport accablant sur le procès des 24 Sahraouis de Gdeim Izik par le tribunal militaire de Rabat, cette organisation des droits de l’homme est également revenue, mardi, sur cette affaire pour rappeler au président français que ces civils sahraouis, dont plusieurs défenseurs des droits humains, "ont été condamnés à des peines de prison (dont neuf à perpétuité) à l’issue d’un procès injuste qui n’aurait pas dû se tenir devant un tribunal militaire".
"En plus d’exprimer des doutes sur l’équité du procès de Gdeim Izik, François Hollande devrait appuyer une proposition déjà saluée par le roi : amender le Code de justice militaire de façon à ce que les tribunaux militaires ne soient plus compétents pour juger des civils", a encore déclaré Human Rights Watch.
Elle a également souligné au chef d’Etat français que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Juan Mendez, avait conclu, suite à une visite au Maroc, en septembre 2012, qu’en pratique, "les protections contre la torture ne fonctionnent pas réellement" puisqu’en l’absence de preuve matérielle de torture, les aveux forcés restent dans le dossier du prévenu et qu"’aucun effort sérieux n’est fait pour enquêter, poursuivre ou punir les auteurs de ce crime". (SPS)
093/090/700 031400 AVR 013 SPS