تجاوز إلى المحتوى الرئيسي

Violation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés: vers une action en justice contre le Maroc (ONG)

نشر في

CHAHID EL-HAFEDH (Camps des réfugiés sahraouis), 22 nov 2013 (SPS)- L'Union  des juristes sahraouis envisage d'intenter une action en justice en Espagne  contre le Maroc pour les violations "incessantes" des droits de l'Homme commises  à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés, a indiqué vendredi  son Secrétaire général, Aba Salek El-Haissan.

"Nous allons intenter une action en justice en Espagne contre le Maroc  pour les violations incessantes commises contre les Sahraouis des territoires  occupés et pour cela, nous sommes entrain de réunir toutes les preuves accablantes",  a affirmé le représentant des juristes sahraouis, dans un entretien à l'APS.

L'organisation sahraouie envisage, par ailleurs, de saisir diverses  instances internationales, dont la Cour internationale pénale (CPI), sur le  "mur de la honte", le plus long du monde (2700 km) et séparant les territoires  libérés du Sahara occidental de ceux encore sous autorité marocaine, "en vue  d'exiger son démantèlement".

Les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés sont  commises de "manière permanente", a-t-il assuré, tout en citant l'exemple récent  de la répression qui a suivi des marches pacifiques organisées dans les villes  occupées d'El-Ayoune, de Smara et de Dakhla pour protester contre la commémoration  du 38ème anniversaire de "la marche verte", qualifiée de "marche noire" par  les Sahraouis car marquant l'invasion de leur territoire par le Maroc en 1975.

Dans ce contexte, M. El-Hassain a cité, parmi les innombrables cas de  répression et de dépassements commis contre les Sahraouis, "l'exclusion systémique"  qui s'abat sur les Sahraouis, s'agissant des droits à l'éducation, aux soins,  au travail, à la surveillance des moyens de communication, ainsi que la mise  sous surveillance de tous les Sahraouis qui montrent des signes d'"opposition"  au projet d'autonomie.

Il s'agit, selon lui, d'autant de situations qui "contribuent à faire  des Sahraouis des citoyens de seconde zone".

Toutes les fonctions sensibles sont inaccessibles aux Sahraouis, à l'image  des appareils de la sécurité, précise-t-il encore tout en dénonçant la pratique  qui consiste à mettre à contribution des civils marocains pour appuyer les policiers  qui interviennent pour mâter les Sahraouis des manifestations pacifiques.

Le président de L'union des juristes sahraouis a évoqué, par ailleurs,  le cas particulièrement "préoccupant" des détenus politiques lesquels sont soumis  à de "pénibles conditions" dans les geôles marocaines, citant plus précisément  celui de Salé 2 où se trouvent des prisonniers jugés dans le cadre de l'affaire  de Gdeim Izik.

Il s'agit notamment de la privation de ces prisonniers des droits aux  soins et aux visites de leurs proches, a précisé M. El-Haissan qui a souligné,  à ce propos, le contexte "difficile", voire "dangereux" dans lequel les militants  des droits de l'Homme sahraouis s"'évertuent" à recueillir les témoignages,  les écrits et autres supports photographiques mettant à nu les multiples dépassements  des forces de sécurité marocaines.

  "Les poursuites judiciaires sont le lot quotidien de ces militants qui  font preuve d'un courage remarquable car ils prennent des risques au péril de  leur vie", a insisté le Secrétaire général de l'Union qui a "alerté" sur une  pratique courante des forces de sécurité marocaines qui consistent à torturer  les activistes puis les jeter en dehors de la ville.

Lorsque des plaintes sont déposées auprès d'un tribunal marocain, il  n'y a "aucune chance" qu'elles soient traitées, a-t-il regretté, soulignant  que "tous les appareils administratifs sont complices de la politique de répression"  marocaine.

La répression au moyen de l'aliénation culturelle

La répression marocaine se fait aussi par le moyen de "l'aliénation culturelle"  dans le sens où, a-t-il expliqué, les autorités du Makhzen tentent, entre autres,  de "modifier la composante  démographique" de la société sahraouie et "d'imposer  des noms marocains" à ses concitoyens.

La police marocaine s'est même attaquée aux sites culturels et archéologiques,  a-t-il rappelé, citant la destruction d'un monument remontant à 1886 à Dakhla  occupée (Factoria) et au sujet duquel l'Organisation des Nations Unies pour  la culture et l'éducation (UNESCO) a été saisie.

Pour M. El-Haissan, la visite du Roi du Maroc aux Etats-Unis d'Amérique  prévue le 22 novembre est davantage une "convocation" qu'une visite d'Etat avec  des enjeux stratégiques pouvant intéresser les deux pays, le Maroc s'étant "illustré  récemment par des violations répétitives" des droits de l'Homme dans les territoires  occupés, a-t-il argumenté.

"Actuellement, Mohamed VI tente de réhabiliter son image auprès des  démocrates américains monnayant le service de plumes marocaines", a-t-il indiqué,  soutenant, en outre, que le royaume "s'agite à l'approche de chaque consultation  internationale" sur la question du Sahara occidental.

Pour le juriste sahraoui, la récente découverte de deux fosses communes,  qui s'ajoute aux autres crimes contre l'humanité, est une raison "supplémentaire"  pour que la communauté internationale prenne conscience de la "véritable nature"  du régime marocain et de la nécessité de mettre le "holà" à ses injustices.(SPS)

062/700