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Dépôt de plaintes auprès de la France et de l’ONU pour la torture d’un prisonnier politique sahraoui

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Paris, 20 fev 2014 (SPS) L’ONG L’Action française pour l’abolition de la torture (ACAT) et l’avocat Me Joseph Breham ont  déposé jeudi, deux plaintes auprès de la France et de l’Onu pour faire la lumière  sur les tortures subies par le militant sahraoui des droits de l’homme, Naama Asfari, de la part des autorités marocaines, a-t-on appris auprès de cette ONG.

Celui-ci a été condamné en 2013 à une lourde peine de 30 ans de détention par la justice militaire marocaine sur la base d’aveux signés sous la torture, a rappelé la même source une plainte a été déposée auprès du Comité contre la torture de l’Onu contre le Maroc pour "les sévices subis par Naama Asfari, défenseur des droits de l’homme, la prise en compte des aveux forcés par le juge militaire et l’absence d’enquête malgré la réitération de ses allégations de torture", a précisé l’ONG.

Naama Asfari et son épouse, Claude Mangin, de nationalité française, ont également adressé une plainte pénale au doyen des juges d’instruction de Paris. L’ACAT s’est constitué partie civile aux côtés des victimes.

Me Joseph Breham, avocat de Naama Asfari et de son épouse, a indiqué que la plainte déposée en France doit amener la justice française à "identifier les auteurs et donneurs d’ordre des tortures fréquemment infligées aux militants sahraouis", ajoutant qu’"actuellement, l’Etat de droit est tel au Maroc qu’une telle enquête n’y est pas possible".

"En dépit des dénonciations réitérées et documentées tant de la part de la société civile que de la communauté internationale, l’Etat marocain n’a jamais enquêté sérieusement sur les graves violations des droits de l’homme perpétrés à l’encontre des militants sahraouis", a déploré cette ONG dans ses plaintes déposées  auprès de la France et à l’Onu.

La responsable Maghreb/Moyen-Orient à l’ACAT, Hélène Legeay  a souligné qu’à travers le cas de Naama Asfari, "nous appelons le Comité contre la torture (CAT) des Nations unies à condamner le phénomène tortionnaire et l’impunité au Maroc".

"Le royaume, soucieux de son image sur la scène internationale, sera amené à rendre des comptes s’il est condamné. Une condamnation par le Comité contre la torture serait un premier pas significatif dans la lutte contre l’impunité et encouragerait les autres victimes sahraouies et marocaines à porter plainte devant l’Onu, jusqu’à ce que la justice marocaine décide de rendre justice elle-même", a-t-elle ajouté.

Le 16 février 2013, après plus de 27 mois de détention préventive, Naama Asfari, militant pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental  a été condamné à 30 ans d’emprisonnement par le tribunal militaire de Rabat à l’issue de neuf jours d’un procès inéquitable marqué par la prise en compte des aveux signés sous la torture.

Il a été arrêté le 7 novembre 2011 à El Aayoun, la veille du démantèlement du camp de Gdeim Izik, érigé en novembre par des milliers de Sahraouis pour protester contre les discriminations économiques et sociales dont ils étaient victimes de la part du gouvernement marocain.

Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées dans ce contexte, parmi lesquelles Naama Asfari et 23 autres opposants politiques et défenseurs des droits de l’homme sahraouis û pour la plupart soumis à la torture û et très lourdement condamnés par le tribunal militaire.

Les accusés ont déclaré à plusieurs reprises avoir été torturés. Les juges militaires ont refusé d’ordonner une expertise médicale et les ont condamnés sans preuve, sur la base d’aveux signés sous la torture.

Naama Asfari a été condamné à 30 ans d’emprisonnement, bien qu’arrêté la veille des faits qui lui sont reprochés. Neuf de ses co-accusés ont été condamnés à l’emprisonnement à perpétuité. Ces condamnations sont définitives, les jugements rendus par des tribunaux militaires ne pouvant pas faire l’objet d’appel en droit marocain.(SPS)

 

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