Rabat, 3 mai 2014 (SPS) Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a indiqué que le bilan législatif pour garantir la liberté de la presse au Maroc était négatif, affirmant que ni le code de la presse et de l'édition, ni le statut du journaliste professionnel ou encore la loi sur l'accès à l'information n'ont été promulgués jusqu'à présent.
Dans un rapport annuel sur la liberté de la presse présenté à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse (3 mai), le syndicat a souligné notamment qu'"il n'y a jusqu'à présent aucune orientation vers une véritable réforme", faisant remarquer que les établissements médiatiques publics "n'ont connu aucune nouveauté depuis les années 90".
Le rapport du syndicat de la corporation intervient au moment où le Maroc a été classé 147e sur un total de 197 pays et 7e sur l'ensemble des 19 pays de la région de l'Afrique du Nord et du Proche et Moyen Orient (MENA) en matière du non respect de la liberté de la presse par l'Organisation non gouvernementale (ONG), Freedom House.
"La liberté de presse au Maroc est malmenée", a souligné le rapport 2014 de l'ONG américaine sur la liberté de presse dans le monde, considérant que malgré "une légère amélioration" du classement du Maroc qui était à la 149e place en 2013, il n'en demeure pas moins que ce pays est toujours classé dans "la case des Etats qui ne respectent pas ce droit".
En réaction à ce rapport, le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a estimé que celui-ci "n'est pas équitable" à l'égard du Maroc et ne reflète point la réalité de la pratique journalistique dans le royaume.
Pour sa part, Reporters sans frontière (RSF) a publié la liste des "100 héros de l'information", où le nom du directeur du site électronique censuré "Lakome" (version arabophone), Ali Anouzla ainsi qu'un autre journaliste marocain Ali Lamrabet, y figurent.
Ali Anouzla, en état de liberté provisoire depuis le 25 octobre 2013, est poursuivi pour "assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme", "fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes" et "apologie de crimes terroristes".
Il avait été arrêté le 17 septembre dernier à la suite de la diffusion par son site d'une vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui appelle au jihad et fustige la monarchie marocaine. (SPS)
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