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Maroc: informations "préoccupantes" sur les prisonniers politiques (Ong)

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Paris, 07 jun 2014 (SPS) Une association des droits de l’homme au Maroc, très active en Ile-de-France, a fait état samedi d’informations "préoccupantes" sur des arrestations politiques au Maroc ayant ciblé dernièrement tant des militants activistes que des résistants sahraouis.  



"Le mois dernier (mai) était très dense en informations provenant du Maroc relativement aux atteintes aux droits et aux libertés, toutes aussi préoccupantes les unes que les autres", a dénoncé l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom) dans un point sur sa campagne de parrainage des prisonniers  politiques au Maroc, lancé en novembre 2012 depuis Paris.


Elle évoque notamment le procès, le 21 mai dernier, après plusieurs reports, de onze manifestants et militants du 20-Février, arrêtés le 6 avril 2014 à Casablanca lors d’une manifestation intersyndicale. Tout en jugeant "lourdes" les peines prononcées à leur encontre (prison ferme), l’Asdhom relève que les familles et les soutiens des prévenus n’ont pas été autorisés à assister au procès.


"Les neufs prévenus, en détention, ont refusé d’assister eux aussi tout en continuant leur grève de la faim pour protester contre le traitement qui leur a été infligé", a-t-elle signalé, dans un bilan dont l’APS a reçu une copie.


Selon l’Association, les avocats de la défense, dont un (Me Mohamed El Messaoudi) est lui-même poursuivi dans une autre affaire pour outrage à magistrat, ont dénoncé un "procès politique et inéquitable où les droits de la défense n’ont pas été respectés".


Au chapitre des Libertés d’expression-Journalistes-Syndicalistes, l’Asdhom rappelle que l’audition du journaliste Ali Anouzla qui devait avoir lieu le 20 mai a été reportée sine die. "Raison invoquée : le juge est parti pour quelques jours de vacances !", ironise-t-elle, signalant que le comité national de soutien au journaliste marocain, qui avait appelé à un sit-in, a condamné ce nouveau report "injustifié" et dénoncé le maintien des poursuites contre lui pour "incitation au terrorisme" ainsi que le blocage continu du site électronique Lakome.com dont il est le directeur.


Le cas d’un autre journaliste, Mustapha El-Hasnaoui, condamné en juillet 2013 à trois ans de prison pour des délits liés au "terrorisme", est également cité par l’Asdhom qui signale que ce dernier observe depuis le 16 mai une grève de la faim illimitée pour "protester contre ses conditions de détention à la prison centrale de Kenitra".


Evoquant le cas du Groupe Sahraouis-Guelmim-Ait Melloul, l’Association marocaine signale l’arrestation, le 27 mai, de six militants sahraouis qui ont été condamnés par la Cour d’appel d’Agadir à des peines allant d’un an à trois ans de prison ferme. Ils avaient été arrêtés  à Guelmim en septembre 2013 en lien avec les évènements d’Assa. Placés en détention préventive à la prison d’In Zegane puis d’Ait Melloul, leur procès a été reporté à plusieurs reprises.


Avant eux, c’était au tour d’un jeune prisonnier politique (Abdallah Boukayoud) d’être condamné, le 23 mai dernier, par la même Cour d’appel, à quatre ans de prison ferme après avoir été placé en détention préventive à la prison d’Ait Melloul depuis sept mois. Il s’est présenté à la cour en étant en grève de la faim, entamée le 20 mai, pour protester contre les mauvais traitements dont il a fait l’objet. Il a été arrêté entre El Aaiun et Smara occupées pour avoir participé aux manifestations à Guelmim après la mort en septembre 2013 à Assa du jeune sahraoui Rachid Echine.


Selon l’Asdhom, ces informations "inquiétantes" rallongent "malheureusement encore plus" les listes déjà établies dans le cadre de sa campagne de parrainage lancée depuis la capitale française, sous la houlette de l’écrivain-journaliste Gilles Perrault. (SPS)
 

020/090/700 081429 JUN 014 SPS