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L'ACAT décerne le prix Engel-du Tertre des droits de l’homme 2017 à Naâma Asfari

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Paris, 27 jan 2018 (SPS) L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a décerné samedi à Paris le prix Engel-du Tertre des droits de l’homme 2017 à Naâma Asfari, militant sahraoui emprisonné depuis novembre 2010, au Maroc.
Le prix a été remis à son épouse Claude Mangin qui a lu de façon émouvante une lettre de Naâma, lors d'une cérémonie à laquelle ont participé plus d'une centaine de personnes.
"On ne doit pas baisser les bras. La lutte continue", a déclaré le militant sahraoui qui a subi de la torture et des exactions de la part des autorités marocaines au moment de son arrestation.
Le Maroc a été condamné le 12 décembre 2016 par le Comité de l’ONU contre la torture dans le cadre de la plainte déposée par l’ACAT et le cabinet Ancile-avocats au nom du militant sahraoui Naama Asfari.
La décision du Comité de l’Onu contre la torture, rappelle-t-on, a condamné le Maroc pour de multiples violations de la Convention contre la torture : torture pendant l’arrestation, l’interrogatoire et la détention du militant sahraoui Naâma Asfari, absence d’enquête sur les allégations de torture répétées, violation de l’obligation de garantir le droit de porter plainte à travers des représailles contre la victime et l’un de ses avocats, violation de l’obligation d’indemnisation et réparation, prise en compte d’aveux signés sous la torture et mauvais traitements en détention.
Pour sa part, Hélène Legeay, responsable des programmes Maghreb/Moyen-Orient de l'ACAT, a comparé la colonisation du Sahara occidental par le Maroc à celle de la Palestine par Israël.
"Les prisonniers sahraouis ne sont pas des prisonniers marocains. Au-delà de la situation des Sahraouis, c'est le droit international qui est en jeu", a-t-elle soutenu, soulignant que les violations des droits humains au Sahara occidental occupé, déclaré par l'Onu en tant que territoire non autonome, sont identiques à celles perpétrés dans les territoires occupés palestiniens.
"Il faudra cesser cette occupation pour faire cesser les violations des droits de l'homme en arrêtant le pillage des ressources naturelles des Sahraouis par le Maroc et en attaquant son économie de la guerre", a-t-elle affirmé.
Naâma Asfari, et 24 autres militants sahraouis, accusés de "meurtres de policiers et de militaires", ont été lourdement condamnés par un tribunal marocain.
Il a été élevé en 2016, rappelle-t-on, au rang de citoyen d’honneur de la mairie d’Ivry-sur-Seine (Ile-de-France, près de Paris).
Pour le conseil municipal de la mairie, la question du Sahara occidental est intimement liée à la liberté et au droit, notamment celui des peuples de disposer d’eux-mêmes. Naâma Asfari est la troisième personne qui a été honorée par la mairie d’Ivry, après le Sud-Africain Nelson Mandela et le Palestinien Marouane al-Barghouti.(SPS)
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