Bruxelles,, 13 avr 2018 (SPS) La communauté sahraouie établie en Belgique a organisé, vendredi après-midi, un rassemblement à Bruxelles pour alerter l'Union européenne (UE) sur la situation "critique" des prisonniers sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, détenus au Maroc, et exiger leur libération.
Les manifestants ont battu le pavé dans le quartier européen, siège des institutions européennes, aux cris de "Liberté aux prisonniers politiques" sahraouis et "pas d'alternative au référendum d'autodétermination", à l'appel de l'Association de la communauté sahraouie en Belgique.
Beaucoup brandissaient le drapeau national de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) barré d'un "Sahara libre", et des banderoles pour demander à l'UE et ses Etats membres de "sauver les prisonniers sahraouis de la mort".
Micros en main, deux jeunes de l'Association de la communauté sahraouie en Belgique ont harangué la foule pour exiger la "libération immédiate et inconditionnelle" de tous les prisonniers politiques sahraouis et dénoncer les conditions "inhumaines" de leur incarcération.
Les membres de la communauté sahraouie établie en Belgique affirment suivre avec "préoccupation" et "grande inquiétude" la situation des prisonniers sahraouis, détenus au Maroc, notamment celle du groupe de Gdeim Izik qui observe depuis 33 jours une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention.
Les participants au rassemblement ont adressé, à l'occasion, un "appel urgent" aux Etats membres de l'UE, aux organisations de défense des droits de l'homme et aux partis politiques pour "préserver la vie de ces Sahraouis en danger de mort".
Ils ont dénoncé également les derniers jugements "arbitraires et injustes" prononcés par la justice marocaine à l'encontre des jeunes étudiants du groupe dit "les compagnons d'El Ouali".
"Avec cette action, nous voulons attirer l'attention de l'UE sur la situation critique dans laquelle se trouve les prisonniers sahraouis de Gdeim Izik et tous les prisonniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines", a déclaré le représentant du Front Polisario à Bruxelles, Abba Malainin.
Selon M. Malainin, les prisonniers de Gdeim Izik "risquent une mort lente pour avoir revendiqué le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".
Il a rappelé, à ce titre, que ces prisonniers sont en grève de la faim depuis plus d'un mois pour réclamer leur transfert dans des prisons au Sahara occidental occupé, près de leurs familles.
Les prisonniers de Gdeim Izik, condamnés à des peines très lourdes allant de 20 ans à perpétuité, avaient été dispersés brutalement à la mi-septembre 2017 vers 7 prisons différentes à travers le territoire marocain, la plupart à plus de 1.000 kilomètres de leur famille habitant le Sahara occidental.
"Les manifestants appellent, aujourd'hui, l'UE à exercer des pressions sur le Maroc pour obtenir la libération des prisonniers de Gdeim Izik et de tous les prisonniers sahraouis, détenus dans les prisons marocaines", a-t-il ajouté.
Le représentant du Front Polisario a plaidé, à l'occasion, pour l'envoi d'une mission d'observation de l'UE pour "s'enquérir de la situation des prisonniers sahraouis dans toutes les prisons marocaines", exhortant l'UE à "jouer un rôle positif en vue d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental".
Le représentant du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, Boris Fronteddu a appelé, quant à lui, la Commission européenne à "respecter le droit international", mettant en garde contre toute violation.
"Dans le cas contraire (non respect du droit international), toutes les entreprises européennes seront complices de crimes de guerre au Sahara occidental et seront trainées devant la justice et condamnées", a-t-il averti.
Une délégation de l'Association de la communauté sahraouie en Belgique s'est rendue à la fin du rassemblement au siège du Service européen de l'action extérieure (SEAE) pour déposer la lettre adressée par cette association à la Chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et dans laquelle l'Association dénonce les "atteintes graves" aux droits des prisonniers sahraouis et appelle l'UE à agir contre ces "dérives". (SPS)
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