NEW YORK, 19 juillet 2011 (SPS) Le Front Polisario a appelé le Maroc à respecter ses engagements internationaux sur la question du Sahara occidental et à cesser ''la stratégie du fait accompli''.
"Nous espérons toujours du Maroc un retour à la raison et aux engagements que nous avons souscrits ensemble devant la communauté internationale en 1991 et en 1997 avant d'être endossés par le Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré mardi à l'APS le représentant du Front Polisario à l'ONU, M. Ahmed Boukhari, à la veille de la 8e réunion informelle qui réunira les deux parties les 20 et 21 juillet à Manhasset (New York).
L'objectif de ces engagements internationaux, a-t-il rappelé, "est d'entamer le processus de décolonisation du Sahara occidental et de permettre au peuple sahraoui l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination à travers un référendum organisé par l'ONU en coopération avec l'Union africaine".
Qui plus est, a souligné le représentant sahraoui aux Nations unies, le secrétaire général de l'ONU, M. Ban ki-Moon, avait mis en exergue, dans son dernier rapport sur le Sahara occidental (avril 2011), "la nécessité impérieuse de respecter ce droit sacré à l'autodétermination reconnu depuis les années 60 à tous les peuples, comme le nôtre, qui souffrent d'une domination étrangère".
A ce propos, M. Boukhari a noté que le Front Polisario est "conforté chaque jour par la consolidation internationale et le bien-fondé de cette voie qu'est le droit à l'autodétermination, et ce, comme le démontre la décision historique portant sur l'établissement des relations diplomatiques entre notre pays et la jeune République du Sud Soudan dont l'accession à l'indépendance a été le résultat d'un plan de paix inspiré des mêmes principes d'un autre plan élaboré par l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental (James Baker) et endossé par le Conseil de sécurité en 2003".
Malgré les tentatives marocaines de prouver le contraire durant ces dernières années, a-t-il poursuivi, "les faits démontrent, une fois de plus, que l'exercice de ce droit par le peuple sahraoui reste la seule voie praticable et le seul dénominateur commun qui existe entre les deux parties et les Nations unies pour aller de l'avant vers une paix juste, définitive et mutuellement bénéfique pour les deux peuples frères et voisins". "Nous y croyons fermement", a-t-il affirmé.
Le représentant sahraoui a indiqué, toutefois, que le Front Polisario et le peuple sahraoui "ne peuvent que regretter, une fois de plus, la poursuite par le Maroc d'une stratégie du fait accompli au Sahara occidental qui est contraire à la légalité internationale et, par là même, qui ne fait qu'ajouter des obstacles supplémentaires aux efforts en cours menés par les Nations unies pour la réalisation d'une paix tant attendue par la région et par l'ensemble de la communauté internationale".
Observant que l'inclusion des territoires occupés du Sahara occidental dans le dernier référendum sur la réforme constitutionnelle du 1er juillet au Maroc est l'exemple le plus récent de cette stratégie du fait accompli, M. Boukhari a affirmé que cette situation "atteint franchement la ligne de la provocation gratuite".
En conséquence, il a considéré que le secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité "sont plus que jamais appelés à assumer les responsabilités qui leur incombent afin de protéger le processus de négociations des effets nocifs d'une stratégie qui met gravement en difficulté sa raison d’être".
Sur ce point, il est à rappeler que dans un message adressé à M. Ban ki-Moon en juin dernier, le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, avait mis en garde contre les conséquences de l'inclusion des territoires occupés du Sahara occidental dans le référendum sur la réforme constitutionnelle au Maroc.
"Le Sahara occidental n'est pas un territoire marocain", avait soutenu le président sahraoui, précisant qu'il est répertorié par les Nations unies comme "un territoire non autonome en attente de décolonisation depuis plus de 40 ans". I
l avait dans ce sens appelé l'ONU "à prendre toutes les mesures nécessaires pour exhorter le Maroc à renoncer à cette décision qui constitue une infraction aux frontières internationalement reconnues et une violation flagrante de la Charte et résolutions des Nations unies et du droit international".
Le 8e round informel Front Polisario-Maroc se déroulera sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie.
Les deux parties avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset (Etats-Unis), et sept réunions informelles à Vienne (Autriche), à La Valette (Malte) et à Manhasset. (SPS)
010/090/700 191941 JUL 2011 SPS