Tripoli.- Les insurgés Libyens sont entrés hier à Tripoli ont atteint dans la nuit le cœur de la capitale, où se sont déroulés d'intenses combats. En dépit de cela, le colonel Kadhafi, dont on pense qu’il se terre dans un bunker, s’est dit déterminé à résister.
Quelques heures auparavant, le « Guide » avait, dans un nouveau message sonore, appelé ses partisans à sortir « maintenant » dans la rue pour nettoyer la capitale » des insurgés, affirmant qu’il n’y avait pas de place « pour les agents du colonialisme à Tripoli et en Libye ».
Lors de leur avancée vers la capitale, les insurgés, venus des montagnes de Nefoussa, dans l'Ouest, ont pris le contrôle d'une caserne, située au « kilomètre 27 » et se sont emparés d'armes et de munitions. Ils ont également libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située non loin de là.
Dans la nuit, ils avaient atteint la Place Verte, rebaptisée Place des Martyrs, un lieu symbolique ou les partisans du régime avaient pris l’habitude de se rassembler pour exprimer leur fidélité au leader Libyen.
Les télévisions à travers le monde diffusaient des images montrant une population en liesse, agitant les drapeaux rouges, noirs et verts de l’insurrection, et chantant et dansant aux cris de « Allahou Akbar ».
Mahmoud Jibril, figure de proue du mouvement anti-Kadhafi et l’un des principaux responsables du Conseil national de transition, l’organe politique de l’insurrection, a demandé aux combattants à s’abstenir de toute vengeance et les a mis en garde contre les poche de résistance pro-Kadhafi existant encore dans la capitale.
A l’entrée en force des insurgés à Tripoli, des dizaines de milliers d'habitants de la ville de Benghazi ont envahi les rues pour célébrer la fin du régime.
L'offensive lancée contre la ville de Tripoli, dénommée « Sirène » avait débuté samedi, a indiqué un porte parole du CNT en précisant que s’y était également impliquée.
Des groupes d’insurgés s’y sont infiltrés en arrivant par la mer de à partir de la ville de Misrata, distante à 200 kilomètres de là vers l’est. D’autres combattants venant de l’ouest ont réussi, après de violents accrochages avec les soldats loyalistes, à pénétrer à Tripoli, acclamés par les habitants de la cité qui couraient le long de leurs convois.
Après avoir fait jonction, ils se sont ensuite approchés du centre de la capitale prenant le contrôle sur leur passage de plusieurs quartiers.
Après plus de six mois de combats, l'Otan a estimé hier que la fin du régime était désormais proche. « Le régime de Kadhafi s'effondre clairement », a affirmé son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.
Quelques instants plus tard, le procureur de la Cour pénale internationale, (CPI), Luis Moreno-Ocampo, annonçait de son coté que Seïf El Islam, l’un des fils de Kadhafi, avait été arrêté. Présenté comme le futur successeur du « Guide », il fait l’objet d’un mandat d’arrêt du CPI pour crime contre l’humanité commis en Libye.
Pour l'ex-numéro 2 du régime, Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli pour l'Italie, Kadhafi n'a aucun moyen de quitter Tripoli, toutes les routes étant bloquées. « Il peut seulement partir sur la base d'un accord international mais je pense que cette porte lui est fermée ».