Livourne (Italie), 24 sept 2011 (SPS) La dure réalité des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental a été exposée vendredi à Livourne (Toscane), à l'occasion de la seconde journée de la conférence internationale des villes et ONG solidaires avec la cause sahraouie.
Des militants sahraouis ont apporté leurs témoignages sur les pratiques de torture et d'humiliation contre les populations sahraouies des territoires occupés, pour avoir pris part aux manifestations pacifiques entamées en mai 2005, réclamant leurs droits fondamentaux, notamment celui de décider librement de leur destin.
Ces militants ont relaté les exactions exercées contre les pacifistes sahraouis pour les faire taire, parfois à jamais. "En dépit des souffrances endurées, qui se poursuivent, les populations sahraouies n'abdiquent pas", a affirmé Mohamed El Moutaouakkel, venu des territoires occupés.
Mohamed, militant sahraoui des droits de l'homme, a évoqué avec dignité les sévices infligés aux Saharaouis, femmes et hommes, et même enfants, par des "nervis marocains, qui ne reculent devant aucune pratique touchant à la dignité humaine, pour étouffer la voix des indépendantistes sahraouis, souvent dans le silence des murs des locaux aménagés à cet effet, mais aussi dans les geôles marocaines".
Il a fait part, notamment, d'actes de cruauté envers les femmes sahraouies, passant du viol à l'avilissement des corps des victimes, appelant à "une réaction internationale efficace contre ces pratiques que le régime marocain nie".
"Pour le régime marocain, les supplices dont parlent les Sahraouis appartiennent au passé. Cependant, les déclarations officielles marocaines ne cadrent pas avec la réalité et les actes inhumains infligés aux Saharaouis, depuis l'affaire (du camp de) Gdeim Izik", a indiqué Mohamed.
Le démantèlement de ce camp en novembre 2010 par les forces d'occupation marocaines avait fait des dizaines de victimes sahraouies.
Les Sahraouis avaient érigé ce camp près de la ville d'El Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental, pour réclamer leurs droits, notamment le droit à l'autodétermination.
"La torture, l'arbitraire, les humiliations et autres actes en violation flagrante avec les droits de l'homme et la dignité humaine sont toujours monnaie courante dans les territoires sahraouis occupés et dans les prisons du royaume du Maroc", a affirmé le militant sahraoui, soulignant que "plus l'occupant redoublait de férocité contre les Sahraouis, plus ils gagnaient en volonté et détermination dans la poursuite de leur lutte pour recouvrer leur liberté et celle de leur peuple".
Le même constat a été établi par les militantes sahraouies, Fatma et Nenna, qui ont fait état du "courage des militants et militantes sahraouis, et de leur détermination à poursuivre le combat pacifique jusqu'à la reconnaissance internationale de la juste cause du peuple sahraoui".
Ces deux femmes ont mis en exergue aussi les sacrifices de la femme sahraouie pour faire entendre la voix de son peuple dans les forums internationaux.
Fatma a expliqué que "la femme sahraouie a prouvé des capacités dans tous les domaines, aidée en cela par l'inexistence de discrimination sociale à son égard", soulignant qu'"hier, elle avait apporté son aide précieuse dans la lutte et, aujourd'hui, elle poursuit la lutte sur tous les fronts pour qu'un jour les droits du peuple sahraoui, soient réellement reconnus".
Quant à Nenna, elle a évoqué devant l'assistance les représailles des forces marocaines d'occupation depuis 2005, contre les militants et les citoyens sahraouis des territoires occupés, qui osent défier pacifiquement l'ordre colonial.
Elle a cité, à cet égard, les noms des militants assassinés par les forces d'occupation, les lieux et les dates de ces forfaits, qui ont pris de l'ampleur lors et après le démantèlement du camp de la dignité (Gdeim Izik), mais aussi les nombreux militants qui croupissent encore dans les geôles de l'occupant. (SPS)
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