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Maroc: l’émergence du mouvement du 20 février un des faits marquants de 2011

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RABAT, 27 déc 2011 (SPS) - L’émergence du "Mouvement du 20 février", un rassemblement de jeunes d’obédiences idéologiques différentes, né dans le sillage des révoltes dans plusieurs pays arabes, pour réclamer des changements démocratiques au Maroc a été l’un des événements ayant marqué le Royaume tout le long de l’année 2011.

Mouvement contestataire, composé à l’origine de cyber-militants, tirant son appellation de la date des premières marches, pour revendiquer notamment l’instauration d’une monarchie parlementaire et l’adoption d’une constitution démocratique, ce rassemblement a pu, en effet, marquer sa présence sur la scène politique marocaine en occupant le terrain de la contestation de façon permanente.

Face à des partis dits d’"opposition" et à une classe politique "surprise" par les revendications de changement apparues dans la société marocaine à l’instar de nombreux pays du monde arabe, ce mouvement est arrivé à faire naitre l’espoir chez beaucoup de Marocains en créant une dynamique collective pour réclamer une vie digne, l’égalité et la justice sociale, la lutte contre la corruption et la fin du despotisme. 

S’estimant porteur des aspirations de la société, il n’a de ce fair pas cessé de manifester et d’organiser des marches, particulièrement les dimanches, à travers l’ensemble des grandes villes du Maroc pour maintenir la presión sur les autorités et réitérer l’exigence d’un changement  sur tous les plans (politique, économique, social et droit humains).  

Pour endiguer cette montée de "la colère de la rue", le roi du Maroc a réagi, moins d’un mois après le début de ces manifestations, sans précédent dans le pays, en annonçant le 9 mars une réforme de la constitution, adoptée le 1er juillet,  et en août une anticipation des élections législatives au 25 novembre dernier alors que celles-ci  étaient prévues pour l’automne 2012.

En réaction aux réformes proposées, le mouvement a lancé un appel au boycott de cette révision constitutionnelle en considérant que la nouvelle loi fondamentale ne répondait pas aux critères et aux principes et normes d’une monarchie parlementaire qui spécifie clairement une séparation des pouvoirs.

Le mouvement a également décidé d’appeler à la non-participation aux législatives dont est sorti vainqueur un parti islamiste, le Parti justice et développement (PJD, modéré) avec 107 sièges sur les 395 que compte la chambre des représentants (première chambre du parlement), à l’instar de la Tunisie et de l’Egypte.

La réforme de la constitution et la tenue des élections législatives événements salués par certains comme étant une importante évolution dans le système politique marocain puisque le souverain a abandonné une partie de son pouvoir  pour élargir ceux du chef de gouvernement, n’ont pas échappé à la critique des animateurs du mouvement qui ont estimé que les changements apportés étaient en deçà de leurs  revendications. 

Selon eux, la nouvelle constitution préserve toujours la prééminence du souverain sur la vie politique, juridique, et religieuse et n’a pas répondu à toutes leurs attentes.

Ils estiment également que les élections n’ont pas apporté les changements escomptés ni dans le système politique, ni dans la classe politique.

Sur la base de ce constat, le mouvement a réaffirmé sa volonté de continuer le combat jusqu’à la satisfaction de ses objectifs: dignité, liberté, démocratie, justice sociale et respect des droits humains pour l’ensemble des citoyenneset citoyens marocains.

L’apparition de ce mouvement à caractère politique et social a été, sans conteste, l’un des  facteurs ayant provoqué des changements dans les rapports entre gouvernants et gouvernés. Il a réussi à porter le débat dans la rue et - a fortiori - dans les cercles du pouvoir, dans les institutions et les médias durant toute l’année. Il a, aussi, permis à une grande partie du peuple marocaind’exposer ses sentiments par rapport à son vécu quotidien et d’expliciter clairementses attentes sur divers plans.

Les observateurs notent, cependant, que si le mouvement du 20 Février a pu exprimer les revendications de la société marocaine et a su résister aux coups qui lui on été portés (répression, manœuvres visant son éclatement), sa pérennité dépendra de sa capacité à maintenir la mobilisation de la population, entretenir la dynamique des revendications et, enfin, à fédérer les différents courants  qui le composent. (SPS)

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