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M. Jean Paul Lecoq souligne la responsabilité "majeure" de la France dans le blocage du dossier sahraoui

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Alger, 15 déc 2012 (SPS) Le maire de Gonfreville-L'Orcher, M. Jean Paul Lecoq, a souligné la responsabilité "majeure" de la France dans le blocage du dossier du Sahara Occidental sous occupation marocaine depuis 1975, dont le peuple milite pour son indépendance.

Intervenant à la 3ème conférence internationale d'Alger, consacré au droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui, M. Lecoq a estimé que la France avait un rôle "majeur" dans le blocage du dossier du Sahara occidental, soulignant qu'elle était depuis le début du conflit du côté marocain, d'une manière "un peu masquée au départ, mais plus visible aujourd'hui".

Pour lui, quand la France parle de solution négociée, "elle entend la seule solution d'autonomie interne proposée par la Maroc". Il a affirmé, à cet effet, que le gouvernement socialiste français demeure "soumis" et "humilié" face à la volonté marocaine.

Réagissant aux dernières déclarations faites par l'actuel Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault à un journal marocain, où il faisait état du soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc, M. Lecoq a déclaré: "j'ai le souvenir que M. Ayrault avait soutenu le plan d'autodétermination du Sahara Occidental quelque temps seulement avant l'élection de Hollande", avant qu'il ne change de position suite à sa visite au Maroc.

M. Lecoq a rappelé qu'il avait été arrêté par la police marocaine en 2010, à Casablanca, alors député, pour l'empêcher de se rendre dans le camp des protestation de Gdeim Izik près de la ville d'El Aaiun occupée.

Pour sa part, le fils de l'ancien chantre de l'anticolonialisme Frantz Fanon, Olivier Fanon, a souligné le devoir "moral d'aider et d'exiger l'indépendance du Sahara Occidental sans aucune compromission et sans aucune concession".

"Nous devons exiger l'indépendance du Sahara occidental sans aucune compromission et sans aucune concession parce que la liberté ne se négocie pas, ne s'offre pas, mais elle s'arrache", a-t-il soutenu, soulignant que l'Algérie "a toujours soutenu et continuera à soutenir "la cause des sahraouis jusqu'à son indépendance.

Pour lui, même si beaucoup a été fait au plan international et régional pour le règlement du dossier du Sahara Occidental, il reste à "officialiser et à concrétiser cela, en faisant comprendre au Maroc qu'il n y avait plus d'autre issue que l'indépendance, car après 35 ans d'occupation, baraka +ça suffit+".

Le règlement du conflit, doit cependant passer, selon lui, par les Africains eux-mêmes, en évitant le recours à une quelconque tutelle, car, a-t-il expliqué, " avant tout, c'est le problème de tous les Africains".

De son côté, la secrétaire générale des associations françaises d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique, Mme Michèle Decaster, a indiqué que "tout le monde devait se rendre compte qu'un peuple ne peut accepter la soumission indéfiniment, et le peuple sahraoui résiste génération après génération depuis son envahissement par le Maroc".

"Le peuple colonisé du Sahara Occidental ne peut pas accepter de ne pas exprimer son droit inaliénable et imprescriptible à l'indépendance", a-t-elle souligné.

 Pour elle, il ne devrait pas y avoir "de démocratie à géométrie variable sur les droits de l'homme", estimant, à propos de la position de France, qu'elle ne devait pas se targuer de donner dans certains pays des leçons sur les droits de l'homme à certains dictateurs, et se taire sur ce qui se passe au Sahara Occidental.

"On attendait du changement de la nouvelle équipe socialiste mais malheureusement, ce changement n'arrive ni au niveau social, ni au niveau politique parce qu'il y a des intérêts économiques et impérialistes qui sont là et la France reste dans ses positions avec son état d'esprit colonialiste", a-t-elle affirmé.

Mme Decaster a appelé à une mobilisation "sérieuse" et "efficace" pour en finir avec l'occupation marocaine en initiant des actions "concrètes" et ne pas se contenter "uniquement de discours et de conférences qu'on oublie le lendemain".

 Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.

Les travaux de la 3e conférence internationale d’Alger consacrée aux "Droits des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui" ont débuté samedi avec la participation de 300 personnes dont 120 étrangers et 40 militants des territoires occupés du Sahara Occidental.

Cette conférence internationale se propose d'être une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc", a indiqué le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), initiateur de l'événement en coordination avec l'ambassade sahraouie en Algérie.(SPS)

020/090/700 152100 DEC 012 SPS