Canary Islands (Iles Canaries) , 28 mai 2019 (SPS) Le Front Polisario a dénoncé l'arrivée du cargo "Deimos", sous pavillon panaméen, chargé de sable sahraoui en provenance du port d'El-Ayoun, dans les zones occupées du Sahara occidental, soulignant que les autorités espagnoles et canariennes méprisent les décisions de la justice européenne et protègent le trafic illicite en violation flagrante de la légalité internationale.
Dans une déclaration publiée lundi, la délégation du Front Polisario aux Canaries a expliqué qu'"il s’agit, déjà, de la dixième cargaison qui arrive dans les îles jusqu’à présent depuis le début de l'année en cours et, avec la continuité de ce trafic, nous voyons comment les autorités des îles Canaries ne respectent pas les obligations légales imposées par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)".
"Le jour même où une grande partie de la population est venue voter pour élire leurs représentants au Parlement européen, notamment pour insister sur l'importance de renforcer le projet européen en tant qu'espace où les libertés et la répartition des pouvoirs sont la base, à nouveau une cargaison de sable volé du peuple sahraoui est arrivée au port de Santa Cruz de Tenerife, devant l'inaction des autorités malgré nos plaintes répétées", a dénoncé le Front Polisario.
En effet, explique le Front Polisario, "le 26 mai, le cargo Deimos, de pavillon panaméen, est arrivé chargé de sable sahraoui dans le port d’El-Aayoun, dans les territoires du Sahara occidental occupés illégalement par le Maroc, sans que le représentant légitime du peuple sahraoui ait autorisé ce trafic" comme l'a réclamée la CJUE dans ses Arrêtés qui a conclu en 2016 et 2018 que les accords d’association entre l’UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental, sans consultation du Front Polisario, son représentant unique et légitime.
La CJUE avait jugé, en outre, que le Sahara occidental est distinct du Maroc, conformément au droit international et aux résolutions onusiennes ayant inscrit le Sahara occidental à l'ordre du jour des travaux de la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, en tant que territoire ne jouissant pas encore de l'indépendance.
"C’est déjà la dixième cargaison qui arrive jusqu’à présent dans les îles en 2019, et avec la continuité de ce trafic, nous voyons comment les autorités des îles Canaries ne respectent pas les obligations légales imposées par la Cour, et sa propre réglementation environnementale, qui oblige les importateurs de sable à administrer des traitements pour s'assurer qu'ils ne seront pas un moyen de propagation d'espèces envahissantes dans l'environnement canarien", a ajouté le Front Polisario.
Il a indiqué que "l’absence de ces traitements et le non-respect de l’ordre de la politique territoriale de 2001, ont été vérifiés par la SEPRONA (Service de Protection de la Nature de la Garde civile), et cela peut être le cas de tout observateur qui se déplace, dans ce cas, sur le quai de pêche du port de Santa Cruz, où les débarquements de sable sont habituellement faits".
"Nous sommes convaincus que, tôt ou tard, le respect de la légalité internationale, les arrêts de la Cour de justice de l'UE et les réglementations environnementales canariennes seront imposés", a conclu le Front Polisario.(SPS)
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