Paris, 13 avr 2013 (SPS) Des rassemblements de soutien au peuple sahraoui et de solidarité avec les prisonniers politiques, se tiendront le mercredi 17 avril devant le siège de l’Assemblée nationale française et le samedi 20 avril à la Fontaine des innocents, à Paris, pour exiger la libération des détenus sahraouis du camps de Gdeïm Izik, condamnés à de lourde peines de prison par le tribunal militaire de Rabat (Maroc).
Cette action intervient à l’initiative de la Plateforme de solidarité avec le peuple sahraoui qui "condamne ce verdict inique et la violente répression" des forces de sécurité marocaines contre la population sahraouie, et appelle à la mobilisation pour soutenir le peuple sahraoui dans son combat.
Cette initiative s’inscrit, par ailleurs, dans le cadre de la semaine internationale de solidarité avec les prisonniers politiques, prévue du 14 au 21 avril dans la capitale française.
Dans ses revendications, la Plateforme de solidarité avec le peuple sahraoui, indique que ces rassemblements se tiendront pour exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis, l’arrêt de la répression et le respect des libertés fondamentales dans les territoires occupés.
Cette Ong française appelle, aussi, à l’instauration d’un mécanisme international "indépendant et permanent" pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental, de même que la "tenue rapide" du référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de décider "librement de son avenir".
Elle rappelle, alors, que malgré les nombreux rapports des organisations internationales des droits de l’homme, telles qu’Amnesty international, Human Right Watch ou le Centre Robert Kennedy, "qui ont témoigné des violations continues des droits de l’homme", le Maroc poursuit "sa politique de répression contre la population des territoires occupés, y compris lors des visites de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu, Christopher Ross" dans la région.
Le tribunal militaire de Salé-Rabat avait rendu son verdict le 17 février à l’encontre de 24 militants sahraouis appartenant au groupe dit "Gdeim Izik".
Neuf d’entre eux ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, 4 à 30 ans d’emprisonnement, dont Naama Asfari, co-président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), et dix autres à des peines de 20 à 25 ans de réclusion.
Deux d’entre eux ont été libérés après avoir été condamnés à une peine de deux années de prison, déjà purgée lors de leur détention préventive.
M. Ross a entamé, le 22 mars, une tournée dans la région qui l’avait conduit notamment au Maroc, dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis. Il s’est également rendu en Algérie et en Mauritanie.
L’émissaire onusien avait déclaré, à l'issue de sa visite aux camps de réfugiés sahraouis, que sa nouvelle tournée était "consacrée à la recherche d’une solution de la question du Sahara occidental, conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité" de l’Onu.
M. Ross doit présenter les conclusions de cette nouvelle tournée au Conseil de sécurité le 22 avril prochain.
Cette nouvelle visite de M. Ross dans la région intervient après celle effectuée, en octobre dernier, à la suite de laquelle il avait présenté un rapport devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
L’envoyé personnel de Ban Ki-moon avait alors exprimé sa "forte préoccupation" du statu quo de la situation qui prévaut, et avertit que s’il perdurait, "ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région".
Le Sahara Occidental, considéré depuis 1964 par l'ONU comme un territoire non autonome, est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.(SPS)
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