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Froid entre Paris et Rabat : L’AARasd contre l’intervention de l’exécutif français dans une affaire de justice

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Paris, 25 fév 2014 (SPS) L’Association des Amis de la Rasd (AARasd) a fustigé mardi l’intervention du gouvernement français dans une affaire de justice mêlant sur le territoire un responsable sécuritaire marocain objet de trois plaintes pour "torture" et "complicité de torture".

 

"Nous sommes nombreux  à soutenir l'indépendance de la justice. Pourquoi l'exécutif s'est-il mêlé de la convocation d'un "flic" marocain, alors que cette demande émanait d'un juge d'instruction qui faisait tout simplement son travail", s’est-elle demandée dans un communiqué.

 

Selon des militants marocains des droits de l’homme, activant dans la  capitale française, des policiers s’étaient rendus jeudi dernier à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Neuilly-sur-Seine, en banlieue parisienne, pour remettre une convocation de la justice française à Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST marocaine (services de contre-espionnage), qui était alors à Paris où il accompagnait le ministre marocain de l'Intérieur.

 

Cette démarche fait suite à trois plaintes déposées la semaine dernière contre le patron du contre-espionnage marocain par l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture (Acat) et le président d’honneur de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), Me Patrick Baudoin, pour "torture" et "complicité de torture".

 

Suite à la convocation de l’ambassadeur de France à Rabat, Paris a répondu en recevant lundi au Quai d’Orsay l’ambassadeur du Maroc en France. "A la suite de la convocation de M. Abdellatif Hammouchi par un juge d'instruction, alors qu'il se trouvait à la résidence de l'ambassadeur du Maroc, nous avons immédiatement demandé que toute la lumière soit faite, le plus rapidement possible, sur cet incident regrettable", avait précisé le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.

 

Aux yeux de l’AARasd, le Maroc a réagi "très fort" en direction des autorités françaises qui, selon elle, "se sont très vite, trop vite excusées".

 

Ces "excuses" interviennent, estime l’AARasd, au moment où "nous sommes nombreux en France à soutenir le peuple sahraoui et à travers lui l'exigence du respect du droit et du respect des droits humains".

 

"Nous sommes nombreux aussi à soutenir l'indépendance de la justice", rappelle-t-elle, souhaitant qu’en avril prochain, le Conseil de sécurité où la France tient un rôle éminent, "ne recule pas comme l'an dernier devant les pressions marocaines et doit résolument donner à la Mission de l'ONU sur place, la MINURSO, mandat pour qu'enfin les Sahraouis puissent librement exprimer leur point de vue et être protégés".(SPS)

 

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