Chahid ElHafed, 25 mars 2015 (SPS) Le général Kurt Mosgaard ex commandant en chef de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) a estimé "que la supervision de la question des droits de L’homme au Sahara Occidental, comme aux campements de réfugiés, doit relever du mandat de la MINURSO.
Le général Kurt Mosgaard ex commandant en chef de la MINURSO de 2005 à 2007 qui était l’invité de l’Intergroupe sur le Sahara Occidental au Parlement Européen, a appelé au respect des droits de l’homme au Sahara Occidental "qui est toujours une colonie".
Dans son exposé aux participants á cette réunion, il a fait état de son expérience au Sahara Occidental, rappelant brièvement l’historique du conflit, puis dressant le bilan de la situation difficile faite au peuple sahraoui.
II a rappelé notamment le danger que représentent les mines (estimées à 6,5 millions unités) tout le long et autour, du mur de plus de 2300km, bâti par les forces marocaines, et divisant en deux le territoire du Sahara Occidental.
Il a par ailleurs rappelé que la mission assignée à la MINURSO est l’organisation du referendum. Le Front POLISARIO a accepté le plan Baker III alors que le Maroc l’a rejeté.
S’agissant de l’aide humanitaire destinée au réfugiés sahraouis, l’ex Commandant de la MINURSO a démenti que "l’aide humanitaire ait été détournée par les sahraouis, pour avoir effectué lui-même des tournées d’inspection sur le terrain, pendant qu’il était commandant en chef de la MINURSO".
Il aussi rappelé l’épisode d’avoir ordonné d’ôter les drapeaux marocains du dessus du quartier général de la MINURSO á El Aaiun occupée. Ce qui a provoqué l’ire des autorités marocaines.
Au sujet des droits de l’homme dans les zones occupés par le Maroc "la MINURSO ne pouvait pas rencontrer les prisonniers sahraouis, ni se rendre aux manifestations, et n’est autorisée à rencontrer les populations locale", a-t-il relevé.
Il a évoqué le positif et le bénéfique que constitue l’avènement d’une solution juste et pacifique du conflit du Sahara Occidental, pour l’Europe, critiquant au passage l’Union Européenne pour ne pas s’impliquer davantage dans la recherche d’une telle solution.
Au sujet de des richesses naturelles du Sahara Occidental il a martelé qu’il faut s’en tenir à l’avis juridique de Hans Corell de 2002, qui stipule que l’exploitation de ces mêmes ressources est illégale selon le droit international.
L’exposé du Gl. Kurt Mosgaard a été suivi de questions et de commentaires de députés présents. Ainsi le député José Inácio Faria a dénoncé les violations des droits de l’homme dans le Sahara Occidental occupé et l’expulsion des observateurs indépendants comme ce fut le cas pour Isabelle Lourenço récemment d’El Aaiun occupée.
L’eurodéputé Ivo Vagl a pour sa part réitéré la responsabilité des membres de Conseil de Sécurité vis á avis de la décolonisation du Sahara Occidental, qui selon lui, doivent cesser toute complaisance á l’endroit du Maroc et sa politique d’occupation et de répression au Sahara Occidental, appelant la France de ne pas continuer son rôle négatif au Sahara Occidental.
Les Eurodéputées Jytti Guteland et Bodil Ceballos ont pour leur part, dénoncé l’instrumentalisation politique de l’aide humanitaire octroyé aux réfugiés sahraouis, et les violations par le Maroc des droits du peuple sahraoui á l’autodétermination et á la liberté. (SPS)
020/090/000 251008 MARS 015 SPS